Plus que pour son intrigue -à tirer par les cheveux-, ou ses interprètes -tous mauvais-, China strike force vaut avant tout le coup d’être vu pour le joyeux melting-pot culturel auquel il nous convie. Mark Dascacos, transfuge « world » des films de kung fu et acteur fétiche de Christophe Gans, y côtoie en effet le gangsta-rappeur Coolio lui-même confronté à une paire de jeunes flics chinois au joli minois symptomatiques des polars made in Hong Kong. Ajoutons à cela une femme fatale japonaise un brin perverse et le film prend de plus en plus des airs d’ofni (objet filmé non identifié). C’est d’ailleurs ce qui fait en partie son charme, grandement amplifié par le fait que chaque personnage offre une caricature assez jouissive de ce qu’il est censé représenter : le dealer black vulgaire, le traître sanguinaire qui veut infiltrer de la drogue à Shanghai, le couple de flics à la John Woo (évidemment, l’un des deux mourra sous les yeux de l’autre), etc.
Très souvent, on n’est pas loin du n’importe quoi, Stanley Tong menant son récit d’une manière aussi lâche qu’une pantalonnade de série B. Le réalisateur néglige en effet toute cohérence au profit de scènes d’action qui se veulent impressionnantes (voire la scène de course-poursuite en pleine ville avec des bolides de F1 pourtant déjà vue dans le Driven de Renny Harlin ) et de digressions érotiques softs (toutes les apparitions de la Japonaise un peu salope). On a ici l’impression d’un film élaboré « à la manière de », rempli d’images déjà-vues et de clichés empruntés au polar d’action asiatique, un peu comme si Stanley Tong avait constamment maintenu son imagination au stade de la fonction copier-copier. Seule la scène de combat finale qui fait s’opposer les héros sur une plaque de verre glissante suspendue en plein ciel, se détache du lot par son caractère justement inédit et la virtuosité de sa mise en place. Une scène qui pourrait bien consoler ceux qui s’étaient déjà résolus à s’en aller totalement dépités.