On ne sait pas si l’OAV est devenu le support idéal pour l’animation japonaise, un laboratoire d’expériences formelles et narratives libéré des contraintes caractéristiques des formats longs métrages et séries télévisées. Ce qui est sûr c’est que c’est sur ce support qu’on a pu voir les animes les plus intéressants et fascinants de ces dernières années. Blue submarine n°6, par exemple, projet ambitieux et artistiquement irréprochable. Certes, la série a déjà trois ans. Depuis, l’intégration de cellos dans un environnement 3D a fait des progrès considérables (cf. Blood, Furi Kuri, ou le Metropolis de Tezuka-Otomo-Rintaro). D’ailleurs, ce n’est paradoxalement pas à cause de la technique dessin+computer graphics -par ailleurs assez rustiques- qu’on est tombé sous le charme de Blue submarine n°6. Ni même du scénario un peu plan-plan au cours duquel s’affrontent dans un univers très Waterworld un savant fou tendance Docteur Moreau et des humains un tantinet désenchantés -il faut dire que le manga d’origine, de Satoru Ozawa, date d’il y a plus d’une vingtaine d’années, ce qui dédouane un peu l’adaptation de son aspect « poncifs en série ». Blue submarine bénéficie d’une atmosphère tellement particulière, méta-aquatique et crépusculaire, d’un chara- et mecha-design tellement accomplis qu’on oublie très vite ses petites incohérences techniques et son intrigue gentillette.
L’édition Dynamic Visions est, une fois de plus, de très bonne qualité. Image splendide, menus et jaquette relativement classes, bien au-dessus du lot du tout-venant Z2 FR. en matière d’animes. Seule déception : le son n’est qu’en stéréo -ce qui était déjà le cas sur le DVD jap. d’origine- et pas toujours très bien calibré, d’où certaines variations de volume un peu trop abruptes.