Le vampire est le nouveau zombie. Un détail caché au creux du deuxième épisode de la saga Twilight le confirme : Bella et son amie, sortant du cinéma, partagent leur déception sur le film « The dead come back », titre bête, moqueur et réduit là à sa plus simple définition (le mort revient, peut-être pour la centième fois). Le film de mort-vivant contemporain paraît alors tout ce qu’il y a de plus ringard en comparaison de la vague de vampires (rien que cette année : Twilight 1 et 2, Morse, Lesbian vampire killers, L’Assistant du vampire, la série True blood, etc.). Et dans son coin, le mort-vivant n’en finit plus de moisir. Après avoir été l’étendard d’une société se roulant dans le consumérisme, les zombies, avec Fido, Shaun of the dead ou cet excellent Bienvenue à Zombieland, ne figurent plus grand-chose sinon d’humbles morceaux de bravoure, côtoyant, admiratifs et sans autre priorité que le pur fun, les derniers opus d’un Romero crépusculaire qu’il ne s’agit même plus de réactualiser (comme l’avait fait Zack Snyder par exemple).
Rongé par la parodie, le genre n’est donc plus qu’un prétexte au divertissement. Si Shaun of the dead était un détournement réussi et pertinent, il en décalquait encore toute la structure de base mise en place par Romero et Carpenter (un groupe d’hommes coincés dans un espace clos, attendant la meute ou la masse). Et c’est tout le mérite de Bienvenue à Zombieland que de s’en moquer et de se démarquer en road-movie (road-zombie) jouissif. Les cinq premières minutes du film sont d’ailleurs l’occasion de mettre en place un running-gag qui parcourt le film : cinq règles absurdes, insérées sur l’écran, poussent le film vers le jeu vidéo et l’idée que le film n’est qu’une simple partie (en mode multi-joueurs) d’un jeu de zombie sans fin. Bienvenue à Zombieland, ce n’est pas un remake, c’est un replay.
Croisement de teen-movie, de jeu vidéo, de road-movie et de film de zombie, Bienvenue à Zombieland est un objet d’autant plus étrange qu’il a de grands points communs avec un film sorti il y a maintenant plus d’un mois, Adventureland : même acteur (Jesse Eisenberg), mêmes thèmes (dépucelage, passage à l’âge adulte, amitié) et même paradis perdu (le parc d’attractions). Il en est la version plus trash, plus jouisseuse et moins complexée. Plus que les autres encore, une scène du film est à retenir : Le héros, ayant trouvé la maison de Bill Murray, s’y mate Ghostbusters pour la douzième fois quand Bill Murray himself, déguisé en zombie, débarque dans la pièce. Jesse Eisenberg prend peur et tue son idole qui meurt sur un bon mot. Bienvenue à Zombieland, c’est un peu ça : un hommage aux idoles en toute décontraction.