Avec ses grimaces, son sens particulier des bonnes manières et son esprit retors, Mister Bean est l’un des personnages les plus originaux mais aussi les plus drôles produits par la télévision britannique ces dernières années. Après avoir dynamité le petit écran, il fallait bien s’attendre à voir débarquer, un jour, sa face d’ahuri sur le grand écran. Non sans appréhension, d’ailleurs, tant la transposition sur 1h30 de gags courts conçus pour la TV ne pouvait que laisser songeur. Mais c’était sans compter sur le talent de Rowan Atkinson et des scénaristes de ce Bean grand format. L’histoire ? Gardien de salle, aussi nul que détesté, à la National Gallery de Londres, Bean roupille furieusement sur son siège. Jusqu’au jour ou le musée l’envoie aux Etats-Unis comme grand spécialiste de la peinture, à l’occasion du rapatriement d’une célèbre toile américaine à Los Angeles. Difficile alors pour Bean de ne pas montrer la nature de ses réels « talents »…Alors qu’ils auraient pu tranquillement reprendre une formule à succès, les auteurs ont habilement réussi à donner une véritable dimension à ce sale gosse, croisement hybride entre Pee-Wee et Jerry Lewis. Bien sûr, on retrouve le Mister Bean que l’on a toujours connu, teigneux, égoïste, sans gêne, gaffeur. Mais avec plus d’épaisseur, plus de sensibilité. Et en évitant soigneusement de tomber dans le film à sketches lourdingue, il nous offre une comédie très drôle, parfois poétique, dans laquelle Bean évolue avec naturel et simplicité. Bref, un bon moment de cinéma comique, sans prétention mais sans non plus le génie des très grandes comédies de Buster Keaton, par exemple.
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