Les héros ne sont plus ce qu’ils étaient. Lorsqu’un illuminé débarque dans un fast-food et se met à canarder sur tout ce qui bouge, Ray Pluto (Denis Leary), un policier new-yorkais, se voit incapable d’agir : un problème de lombaires l’empêche de dégainer. C’est un gamin qui réussira à mettre fin au bain de sang… Devenu la risée de tout New York, Ray Pluto n’a plus qu’à se traîner chez une chiropracticienne pour soigner son mal de dos. Autour de ce flic légèrement dépressif gravitent donc la susmentionnée et séduisante chiropraticienne (Elisabeth Hurley), une ado engageant deux voyous pour éliminer son père, deux apprentis scénaristes qui avant même d’avoir écrit leur premier film se voient déjà fouler le tapis rouge cannois…et on s’arrêtera là.
Tom Dicillo s’est peut-être marré en écrivant cette comédie soi-disant absurde, il a certainement ricané en tournant ce film prétendument drôle mais nous, en le regardant, on n’a éprouvé que de l’ennui, un ennui d’une profondeur abyssale. A coup de fausses bonnes idées (le lumbago à répétition de Pluto, les scénaristes qui tentent de faire du sous-Tarantino) le bordélique Dicillo s’attaque au cinéma indépendant, à la violence à la télé, dans la vraie vie, etc. Il dégomme sur tout ce qui bouge mais n’atteint jamais sa cible. L’acteur principal est fadasse, la réalisation sans imagination et les incohérences scénaristiques se ramassent à la pelle. Encore une fois, inutile de poursuivre…A défaut d’être un film, Bad luck pourra toujours servir de petit manuel à l’usage de la prochaine génération de réalisateurs indépendants, son sous titre serait « Tout ce que vous ne devez pas faire si vous voulez faire du cinéma ». Il n’y a plus de héros et surtout plus de saisons : ce genre de navets insignifiants fleurit d’habitude en été.