L’ambition la plus explicite de cette crotte de film se résume à peu près à ceci : puisque dans toutes les resucées d’American pie il a été dégusté à la cuiller à soupe du sperme d’étudiants attardés, il ne reste plus qu’à explorer le reste du règne animal pour trouver un prétexte à une scène bien juteuse. Ici, il s’agit d’un chien que l’on fait éjaculer dans des pâtisseries servies à point et englouties avec délectation par d’innocents étudiants en médecine. La scène se déroule au milieu du film, c’est le clou du spectacle, effet gerbifiant garanti. American party, donc, c’est du brut, du 100 % pur porc, mais c’est aussi et surtout la vérification que les campus movies tendance régressions scato-vomi et découverte frénétique des joies du sexe sont d’incroyables petites machines peine-à-jouir.
Van Wilder, fils à papa, éternel redoublant et dépuceleur en chef des nouvelles venues de province, est le héros de son campus où il végète comme un prince. Un drame familial -son richissime papa décide de lui couper les vivres- et la rencontre avec une journaliste coincée devant faire son portrait pour le journal local vont lui faire découvrir deux talents insoupçonnées : l’organisation rémunérée de fiesta incontournables et un certain brio scolaire. L’enjeu du film est simple : faire passer le conformisme américain à tous, sous couvert de subversion par la thématique caca-vomi-zizi.
On parle de sexe (beaucoup), on l’entrevoit (très peu), mais il est toujours dénué d’érotisme. C’est que déblatérer sur la question masque péniblement la phobie qu’on en éprouve. Bimbos et quaterbacks se croisent dans les couloirs mais personne n’ose se toucher. L’excès verbal obsessionnel est un repoussoir puisque le puritanisme est de règle, même et surtout dans ces potacheries d’une vulgarité sans nom. American party, en ce sens, va jusqu’au bout de la logique. La mise au pas du héros, qui devient d’un coup fort en thème, lui donne des airs de fable moralisatrice sur les vertus de l’école. C’est seulement une fois ses examens passés qu’il pourra, sous le préau, rouler une pelle à la gentille première de la classe : il a bien fait ses devoirs. L’éloge des cancres était bidon, la gouaille anti-politiquement correcte aussi. L’essentiel est la petite leçon de morale (écoute ton papa, fais tes devoirs). Même quand ils se veulent propres, ces films-là sont dégueulasses. Prévoir sacs à vomi.