Harrison Ford, escorté de sa fille, sa femme, ses conseillers et gardes du corps, s’en retourne à son cher pays, les States, dont il est grand président. Seulement voilà, une équipe de télévision que tout le monde aura trouvé louche, sauf le service de sécu, s’introduit dans l’avion présidentiel pour un reportage. Et en fait, c’est une équipe de terroristes (on excuse la sécu, les deux boulots sont si proches). « Air Force One » est le jet privé de l’homme public le plus irrésistible de la Terre. C’est aussi le film le plus exécrable de ce tâcheron de Wolfgang Petersen. En préambule, le président Ford, alias James Marshall, décide lors d’un discours que le terrorisme n’a plus sa place dans son monde libre. Et comme c’est un homme d’honneur, ce shérif planétaire profite du détournement de son zingue pour mettre en œuvre sa nouvelle politique. En châtiant de ses propres mains les activistes russo-rouges. Pour sauver les siens. Pour montrer que le gouvernement ricain n’a qu’une parole. Pour nous montrer enfin à quel point le cinoche étoilé sait se rendre haïssable. Fait main dans la main avec le pouvoir (le dossier de presse s’en glorifie). Suant et puant de propagande criarde. D’une fausseté, d’une platitude et d’un pathos patriotique à toute épreuve. Air Force One est désespérant. Et si certaines scènes laissent à penser que Petersen n’est pas forcément dupe de l’infamie qu’il nous sert, ce film de pute demeure d’une débilité anesthésiante. A laisser aux Forest Gumpistes et aux Independence Dayeux.
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