Tom Welles, détective privé spécialisé dans l’adultère, mène une vie morne et ennuyeuse entre ses filatures, sa femme et se fille. Mais son existence va changer le jour où une veuve richissime le charge d’enquêter sur le snuff movie qu’elle a découvert dans le coffre de son défunt mari. Menant méticuleusement son enquête, Tom va progressivement plonger dans l’horreur pour arriver à un point de non-retour… Joel Schumacher, qui délaisse le latex de Batman pour celui du sadomasochisme, tente avec ce long métrage de s’échapper du grand spectacle hollywoodien en s’attachant à une histoire censée déranger un public avide de sensations fortes. Il bénéficie pour cela de plusieurs arguments convaincants, avec notamment une star comme Nicolas Cage, et surtout un scénariste, Andrew Kevin Walker, auteur du brillant Seven.
On était donc en droit d’attendre de 8 mm un minimum de qualité, tant dans le fond que dans la forme. Mais c’était en oublier le travail antérieur du réalisateur, capable de répondre à la question Droit de tuer ? par l’affirmative, capable de soutenir l’autodéfense dans Chute libre, et enfin capable de ramener un héros de bande dessinée au statut de pantin ridicule dans les troisième et quatrième opus de Batman. Cette fois-ci, c’est la vengeance meurtrière que prône Joel Schumacher. Une vengeance meurtrière qu’il justifie vainement par le pétage de plomb (façon Taxi Driver) de son héros, avant de nous offrir, dans une dernière séquence navrante, une morale, où plutôt une anti-morale des plus dangereuses idéologiquement parlant. Car sans cette séquence qui ne sera ici pas dévoilée, le film n’aurait été qu’un sous-Seven indigeste, mais avec elle, ce long métrage dévoile un aspect fasciste des plus douteux pour un tel produit, destiné, malgré le côté glauque affiché, à un large public. Quant à ceux qui pensent voir un film sur les snuff movies, la déception sera grande. En effet, il ne s’agit ici que d’un prétexte pour démontrer que la violence « nous fascine et nous guette tous » !