Urushihara aime dessiner les nichons… On ne saurait trop lui en vouloir, d’autant qu’il le fait plutôt bien. Surtout dans ce troisième et dernier (?) volume de Legend of Lemnear, véritable cours d’anatomie du téton féminin. Seulement voilà, on a passé l’âge de se toucher en lisant des mangas, et l’étrange propension qu’ont les jeunes donzelles de Lemnear à exhiber leurs mamelles en toute occasion finit par se révéler plus comique qu’érotique. Ca n’est certes pas la première fois, on se rappelle les accortes pilotes teenagers de Gunbuster qui souffraient à peu près des mêmes symptômes… Seulement voilà, Gunbuster avait d’autres atouts, notamment un scénario tragique d’une rare beauté. En ce qui concerne Lemnear, on a du mal à trouver d’autres intérêts que ses indiscutables vertus priapiques. C’est du sous-Lodoss, de l’heroic-fantasy banale, largement pompée sur la trame lucassienne de Star wars. Il y a les gentils élus, les Braves, Lemnear et Mesch, détenteurs d’une force magique innée. Et un grand méchant, Barolle, forcément victime du symptôme « Anakin Skywalker », puisqu’il utilise ses pouvoirs pour servir le Mal. Encore plus fort, Barolle est en fait le père de la gentille Lemnear, et ses intentions se révéleront finalement moins impures que prévues. Je sais, je raconte la fin, mais franchement il fallait vraiment avoir 2 de QI pour ne pas s’en douter dès le début.
Trame classique donc, et dessins indigents, exécutés à la va-vite. Legend of Lemnear, c’est un peu du « fast-manga », de la « mal-BD », un produit sans âme, purement commercial, qui évacue toute notion de contexte pour se concentrer sur les pires clichés du genre. Impossible de s’attacher à l’univers de Lemnear, qui brille par son absence, à ses personnages tout juste bons à orner les posters des chambres d’ados asociaux et frustrés. Et à son intrigue vaguement brumeuse, qui cache mal le manque d’originalité de l’entreprise. Jusqu’à présent, on pensait naïvement qu’une daube japonaise valait mieux qu’une daube franco-belge. Au moins, il y a un aspect un peu exotique, une cohérence au sein (hum…) de la BD nippone. Avec Lemnear, on commence sérieusement à douter de ce postulat.