Revoici Luc Leroi et son improbable dégaine, costume blanc aux revers noirs et une fine cravate de cow-boy. Dans cet ouvrage, Jean-Claude Denis ne se limite pas à figer l’air du temps. A la chronique, il préfère un certain regard critique.
Sous l’égide d’Oscar Wilde, il nous propose une véritable comédie de mœurs où les personnages sont faillibles, les apparences trompeuses. Car sous ce titre paradoxal, l’auteur lance son personnage dans une galère où il fait figure de victime. S’appropriant la pensée de Wilde sur l’individualisme et ses vertus, il devient le maître à penser d’un village du Midi… jusqu’à la découverte du subterfuge.
En contrepoint de ces péripéties, on voit, à Paris cette fois, l’ami Gilbert confondre acuponcture et sadomasochisme. On y trouve aussi une certaine tendresse pour les personnages secondaires : l’hôtelier tout heureux d’entendre la petite musique de la machine à écrire sur laquelle il espérait composer des chefs-d’œuvre, les membres de la Scala pleins de bonnes intentions mais à la vue un peu courte…
Plus efficace que n’importe quel discours, Bande d’individus se révèle moins superficiel qu’il n’y paraît. Ce n’est pas parce qu’on est un anti-héros qu’on a rien à dire d’intelligent. N’est-ce pas ?
Pascal Salamito