On a coutume de dire que c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleurs plats. L’axiome n’est pas toujours vérifiable. Ainsi, pour le vingtième opus de la série Jeremiah, le dessinateur Hermann change si peu sa recette que le résultat a fortement un goût de déjà vu. Profitant d’un univers très original – un savant mélange de western réaliste et de fresque d’anticipation post-apocalyptique où déambulent deux aventuriers un peu bandits, un peu redresseurs de torts -, Hermann ne travaille plus véritablement ses scénarios. Si ses inspirations sont toujours aussi bonnes, elles auraient cependant demandé à être beaucoup plus abouties. En somme, Jeremiah mérite mieux.Malgré tout, il reste un dessin techniquement très maîtrisé. La recherche d’Hermann sur la couleur porte ses fruits depuis plusieurs albums. Elle donne à son style plus de chaleur et de volume. Quant au découpage, il demeure irréprochable. En somme, Jeremiah est un classique, mais il est serait préférable qu’un classique sache se renouveler de manière plus convainquante.
Nicolas Vey