L’Inquisition est le premier tome d’une nouvelle série signée Gustavo Schimpp et Horacio Lalia. Elle prend racine au XIVe siècle et nous plonge dans l’univers des monastères et de la France en guerre contre les Hérétiques. Outre l’immense travail de reconstitution historique et le soin apporté à une intrigue bien menée et particulièrement captivante, on ne peut que reconnaître le talent des auteurs à créer une atmosphère dense, teintée de mystères et de secrets. Le graphisme, les couleurs pourpres et contrastées, les scènes de foule craintive et dans le même temps rassurée d’assister aux exécutions des prétendus possédés, participent à la dramatisation de l’intrigue et installent un climat de suspicion et de gravité.
Chrétien de Béziers est terrassé par des angoisses irraisonnées, des visions qui se font de plus en plus précises et qui l’envahissent à la nuit tombante. Moine bénédictin pétri de ferveur, il ne parvient pas à chasser de son esprit certaines pensées impures et les cauchemars qui lui font pressentir que le diable est en train de s’emparer de son âme. Il prie des nuits entières, cherche à comprendre ce qui l’habite, jusqu’au jour où… Belzarek, l’un des grands démons de l’Enfer, apparaît dans sa cellule, agonisant, et lui révèle qu’il est son propre père. Tout bascule et Chrétien se retrouve, malgré lui, héritier de tous les pouvoirs maléfiques. Commence une épopée qui devrait se prolonger et nous révéler qui, de Dieu ou du Diable, l’emportera.
Chrétien de Béziers est un personnage double, il est écartelé entre ses pulsions d’amour et de haine, le Bien et le Mal ; et il est emporté par un tourbillon qu’il ne peut maîtriser. Nul doute que la suite nous réservera les mêmes sueurs froides et des soirées animées.