Eté 1912. New York, Manhattan. Entre la 42e et la 46e rue. L’histoire d’un siècle de crime organisé continue. Cette fois-ci, il s’agit de ce qu’on a appelé l’affaire Rosenthal. Herman Rosenthal est un jeune patron de club de jeu. Qui dit jeu, dit milieu. Qui dit milieu, dit flics ripoux. Herman se sait menacé. D’ailleurs, la visite de Jack Zelig lui laisse peu d’espoir de faire son petit business sans la protection d’une certaine police. D’un côté, des parrains sans foi ni loi, de l’autre des lieutenants qui ferment les yeux à coups de billets. L’étau se resserre autour de Rosenthal. Seule solution, se confier à un journaliste en mal de scoop et « tout faire péter ». Le 12 juillet 1912, les pratiques de la police sortent au grand jour. Chiffres et noms à l’appui en mettent un bon nombre dans l’embarras. Mais c’est sans compter sur l’esprit de vengeance qui s’exacerbe et sur les règlements de compte qui ne se font pas attendre.
Le deuxième tome de Ce qui est à nous nous replonge dans l’univers de la Mafia, alias Cosa nostra, alias Camorra, avec la même intensité que dans l’épisode précédent. Seul le quartier a changé. Trois ans ont passé et les vendetta restent les mêmes. Celui qui ne respecte pas le silence se fait taper sur les doigts, voire plutôt dévisser la cervelle après avoir bu son dernier scotch au bar d’un hôtel sélect. Chauvel et Le Saec éprouvent manifestement une certaine jubilation à revenir sur cette période à la fois complexe et romanesque à souhait. La documentation dont ils font état en index prouve qu’ils ne se sont pas contentés de fantasmer sur cette période plutôt mouvementée du nouveau continent. Le scénario est toujours aussi recherché, les motivations des personnages se dessinent clairement et les intérêts se révèlent au fur et à mesure que l’histoire se déroule sous nos yeux. Tel un puzzle, les pièces se mettent en place et le combat des caïds nous tient en haleine de la première à la dernière page. Notons le travail de Le Saèc sur les expressions des personnages et leurs états d’âme qui se modifient au rythme du danger. Il est fort à parier que les auteurs ne vont pas s’arrêter en si bon chemin, un autre épisode devrait voir le jour prochainement. En tout cas, c’est ce que l’on souhaite…