Hubert, l’épicier-détective, se retrouve devant une nouvelle et délicate affaire à démêler. Délicate ? c’est le moins qu’on puisse dire, car à Beaulieu-sur-Morne, il n’est pas bien vu de gratter le vernis pour découvrir ce qu’il y a en dessous. Faites un tour « Chez Léon » et avisez-vous de poser des questions aux clients tranquillement accoudés au bar…. Vous verrez comment vous allez vous faire recevoir. Lorsque Hubert voit le garde-barrière pousser la porte du bistrot, à l’heure précise où il devrait attendre que le train de 17h32 soit passé, il s’en pose des questions… Il doit pourtant se contenter de seulement se les poser… Malheureusement, quelques jours après, une nouvelle enquête s’impose. On raconte que le garde-barrière, Toto, dit « le boiteux », s’est suicidé en se jetant sous les roues du Paris-Morneville. Ça, c’est la version officielle. Hubert, lui, ne se contente pas des conclusions hâtives et veut découvrir pourquoi Toto s’est transformé en chair à pâté…
Après le Bolet de Satan, Bruno Heitz nous refait faire le tour de Beaulieu-sur-Morne, de ses charmants commerçants, de ses commères infatigables, de la mère Favergeot, revêche et attentive à la recette de son épicerie ambulante. Le frère d’Hubert est toujours à sa place, assis dans la cuisine, attendant que les légumes prennent l’initiative de s’éplucher tout seuls. La camionnette roule tous les jours « avec », et les jours « sans » Hubert doit se contenter de faire du stop pour poursuivre ses investigations dans les bourgs alentours… Il ne renonce jamais, il n’a pas peur de la difficulté, et de la même manière qu’il conduit consciencieusement son commerce dans les coins les plus reculés, il n’hésite pas à faire un tour dès qu’un semblant d’indice se profile à l’horizon. Ses efforts ne sont jamais vains. Bruno Heitz a toujours la même inventivité, on sent bien que ce petit village a pris racine dans son imagination et qu’il n’est pas prêt d’abandonner tous ces personnages. Il faut dire qu‘à Beaulieu, s’ennuie qui veut bien. Les caves, les greniers, les forêts alentours, les cimetières, renferment toutes sortes de faits divers et de crimes potentiels. Comme sous une serre chaude, les rancœurs et les jalousies pullulent jusqu’à ce que le couvercle saute.