Que dire de cette production hybride, entre film d’action et film catastrophe, qui malgré les considérables efforts de reconstitution (une ville à moitié engloutie en décors réels), et la présence d’acteurs plutôt agréables, est, sans jeu de mots aucun, un naufrage ?
On se demande quelle catégorie de spectateurs le film pourra vraiment satisfaire, car malgré des décors impressionnants et un sens accru de la topologie dans sa mise en scène, le rythme du film est bancal, et la fausse bonne idée de base (ne fallait-il qu’une idée ?) s’estompe très rapidement, ce qui fait qu’une fois le produit entamé, on ne sait que trop le goût qu’il va nous laisser.
L’histoire prêtait néanmoins à divertir : une pluie dantesque s’abat pendant des jours, inondant la ville d’Huntingburg et menaçant de faire exploser le barrage situé en amont. Devant ce phénomène, toute la ville est évacuée et seuls restent la police et quelques habitants têtus refusant le départ. Deux convoyeurs de fonds envoyés par l’État viennent chercher l’argent de la banque pour le mettre au sec mais ils sont bloqués par le niveau d’eau, et des pillards, profitant des intempéries, vont tenter de dérober le magot. Tom, (Christian Slater, aussi producteur du film), un des convoyeurs, va échapper à la bande en question et cacher l’argent quelque part dans la ville. Commence alors une course poursuite où l’intervention de la police n’est pas purement désintéressée…
L’un des problèmes du film d’action hollywoodien est qu’il ne peut plus compter sur l’éventuel suspense de son histoire, tant les éternelles trames académiques sont repérables et les « happy ends » de rigueur. Aussi faut il un excellent réalisateur pour faire siennes ces conventions et tenter de ressusciter le genre une fois encore (comme a pu le faire John Woo pour Volte Face), ou détourner un scénario classique et faire un exercice de style parodique, afin de ne pas prendre le spectateur pour un consommateur passif (L’enjeu de Barbet Schroeder). Mais ici, les académismes omniprésents et la rigueur bornée avec laquelle le réalisateur mène son projet ne raviront que les inconditionnels de films d’action qui trouveront leur compte dans ce produit somme toute presque potable mais non recommandable.