1943, au fin fond des Pouilles italiennes. Un paysan pas très rigolard et ses trois filles recueillent un jeune pilote américain blessé lors d’un crash. Toni est le fils de ritals émigrés aux States : l’acclimatation sera d’autant plus rapide qu’il s’éprend de Cosima, une des filles promise à un fils fortuné du pays…
Voilà l’exception qui confirme la règle : un premier film bourré de bonnes intentions (sinon de clichés), un jeune auteur pétri de références cinématographiques et voulant, tout à trac, rendre hommage à sa terre, à ses habitants et leurs traditions, aux maîtres italiens qui ont bercé son enfance… et réalisant, in fine, une œuvre incroyablement épurée et généreuse. Servi par une photo austère et des comédiens presque tous amateurs, Edoardo Winspeare évite tous les écueils du genre (carte postale, mièvrerie de la relation amoureuse, rivalité exacerbée des deux prétendants…) pour mieux approcher la vérité intérieure des êtres. Même s’il n’est pas dénué de défauts -un montage délibérément heurté desservant la fluidité du récit-, et si les scènes de danse (la pizzica) manquent cruellement de sensualité, il ressort de ce film une simplicité et une humanité qui emportent l’adhésion.