Dans la masse des jeux de course, Test drive unlimited d’Eden Games (V-Rally) fait figure d’exception. Imaginez un gameplay ouvert à l’échelle de l’île d’Oahu, la troisième de l’archipel d’Hawaï, une totale imbrication des modes offline et online. Un concept qui brouille les frontières entre les genres en incorporant des éléments plus caractéristiques des RPG ou des jeux d’aventure que d’un racing game… Difficile dans ces conditions de résister à l’appel de la curiosité, et à l’idée de piloter de prestigieux bolides dans des décors de carte postale, dans lesquels toutes les routes sont d’emblée ouvertes à l’exploration. Inutile de gagner des courses spécifiques pour débloquer de nouvelles zones, la totalité de l »île est accessible d’un coup de volant, les nuls en géographie pourront même se repérer à l’aide d’un GPS embarqué, sorte de Google Earth hyper-fonctionnel qui permet de traquer la moindre parcelle d’Oahu. C’est lorsqu’on cède à la pulsion de l’asphalte que l’on prend pleinement la mesure de l’immensité et de la densité des lieux. Pour la première fois dans un jeu de course, le joueur doit penser son périple en trois dimensions, en volume : quel est le plus court trajet pour rejoindre la plage de Waikiki ? Par les routes sinueuses de montagne, en empruntant les freeway et leurs lignes droites qui permettent les vitesses les plus folles, en traversant le centre bondé d’Honolulu ? Ne pas oublier de prendre en considération le trafic assez dense et la police toujours prête à réprimander les chauffards. Le simple choix d’un itinéraire -dans le pur respect du code de la route- ne rend que plus tangible et réaliste le monde de Test drive unlimited. Un étrange rapport s’installe alors entre le joueur et cette route qui n’a pas de fin… D’autant plus qu’il n’y est pas seul.
Baptisé M.O.O.R. (Massively Open Online Racing), le mode online est complètement intégré à l’architecture du titre. Tout comme Oahu et son réseau routier, il est parti prenante de l’expérience Test drive unlimited. Dès le lancement, le jeu se connecte au Xbox Live et permet jusqu’à mille joueurs de sillonner l’île simultanément et de s’affronter en duel via un simple appel de phares. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg : création de clubs, possibilité de composer ses propres challenges (time attack, speed trap) et les mettre à la disposition des autres joueurs, convention pour acheter et vendre des voitures d’occasion, consultation des classements mondiaux, courses plus classiques, etc. En d’autres termes, une véritable communauté virtuelle entièrement dédiée à la course sous toutes ses formes. Bien entendu, une fois l’ivresse des grands espaces dépassée, et la richesse du mode online assimilée, il ne reste plus à Test drive unlimited qu’à prouver sa valeur comme jeu de course, par les sensations qu’il procure au volant… au premier contact un peu ternes, la faute à l’assistance au pilotage activée par défaut. Un rapide tour dans les options permet heureusement de rétablir la situation pour se trouver quelque part entre TOCA Race driver 2 et Project Gotham racing 2 : des réactions cohérentes en fonction de la cylindrée et de la motricité, des voitures dotées d’un vrai poids, et, plus rare, d’une force centrifuge correctement simulée, sans oublier une gestion sans faille du phénomène d’aspiration. Pas de doutes, nous voilà devant un jeu de course racé, voire une simulation à l’échelle d’une île de 1500 km2, avec tout ce que cela exige. Don’t crack under pressure : le paradis mécanique existe bel et bien, il se nomme Test drive unlimited.