Que dire de Playboy à saisir, qu’on a l’impression d’avoir déjà vu avant qu’il ne commence ? Pas grand-chose, c’est évident, puisque le film est pingre comme tout, propose peu, ne propose rien alors que le genre auquel il appartient, la bluette nouille, sait parfois être plus que tout autre généreux, d’une générosité facile et factice, mais scintillante. Là, on s’en doute, Matthew McConaughey et Sarah Jessica Parker se rencontrent, s’aiment, se fâchent, puis se retrouvent et s’aiment pour l’éternité. De cela rien à dire, donc, c’est une recette vieille comme le monde qui a produit les chef-d’oeuvres que l’on sait et les navets que l’on a déjà oubliés. Rien à signaler non plus du côté de la drôlerie, c’est un grand mot, du film. Mieux vaut se retourner vers les postulats du scénario, comment et pourquoi Matthew McConaughey et Sarah Jessica Parker se rencontrent, s’aiment, etc.
Matthew McConaughey est un golden boy un peu plagiste qui vend des bateaux et habite, la trentaine bien entamée, chez papa maman. C’est l’idée de base. Comme ses copains, notre sympathique héros trouve son compte en vivant ainsi, parce que maman lui lave son linge et lui prépare de gros petits-déjeuners mais surtout parce que la situation lui permet de refroidir ses conquêtes d’un soir : lorsqu’elles découvrent que le bellâtre n’a pas pris son envol du nid familial, ce sont elles qui mettent les voiles. (bien sûr, notre ami porte un lourd secret, émotion, tout ça). Mais les parents en ont assez de voir leur grand benêt sous leur toit, et voudraient s’en débarrasser. Pour cela ils se paient les services de Sarah Jessica Parker, spécialiste de ce genre de situation, qui drague les fistons attardés pour leur faire gagner l’indépendance. Ce qui frappe ici, c’est combien les bluettes de ce genre sont alimentées par un argument ultra-libéral, marchand. « Playboy à saisir », c’est aussi, en l’occurrence, fille à vendre ou à louer, profession ultra-libérale qui semble ici ne déranger personne. Simple curiosité, pour un film qui en est par ailleurs totalement dépourvu, petit document, si l’on veut, qui démontre combien la course à la jouissance individuelle banalise complètement ses procédés les plus douteux.