Alors que Warp sort le groupe de rock de trop (Maximo Park, chemises noires et cravates rouges), Tom Vek, très bon groupe de rock, se réclame de Warp. Cela pour quelques préciosités electro, noyées dans un son plutôt sharp, crade, lo-fi et couillu (ça sort sur une major). Repéré pour une bonne idée, celle d’un clip coupé en deux par une diagonale (le tube If I had changed my mind), disponible sur son site web, Tom Vek passe au grand format pour un album qui mérite sa prétention : « Nous avons le son ». En effet Tom Vek a enregistré dans son garage, en DIY sur des magnétos de petite fortune, ses tueries rock, quelque part entre Blues Explosion et Soul Coughing (dixit la bio, pourquoi pas). Un son de casseroles compressé radio, des bombinettes punk qui dépotent, la voix pleine d’échos qui scande des slogans singuliers (« If you want fire you’d better start smoking »).
Tom Vek joue sur disque de tous les instruments et s’est enregistré lui-même, avec quelques vieux micros et un magnétophone à bande. Ce manifeste raw-garage-energy-rock est passé au mastering d’une major et envahit les ondes ces jours-ci (avec C-C You set set the fire in me), c’est mérité et ça fait du bien, nos esgourdes étant passablement matraquées ces jours-ci par les productions lisses et à bloc (party) du neo dance rock anglais. Tom Vek est pourtant anglais, issu d’une école d’art, a 24 ans et un joli minois, à vos marques medemoiselles. Mais son « son » et certaines fréquences sonores ordinairement inusitées sur Europe 2 (saturations, souffle, grésillements) devraient titiller durablement nos esprits et nos cerveaux. Cela grâce à de véritables mélodies, pop, imparables.
Que dire ? Tom Vek chante d’une voix blanche et blasée des textes ironiques, pas loin de Beck par endroit, et de Sting période early Police à d’autres. Plutôt marqué à la culotte par Blondie (rock et disco) ou par le post-punk dans son ensemble (basses ESG, groove Gang of Four), chaque morceau en rappelle toujours un autre, coincé dans la mémoire collective ou sur votre Ipod : If you want sonne DFA et Nothing but green lights, Talking Heads. Bordé donc très petit de références diverses, l’ensemble sonne pourtant singulier, digéré, bien assimilé,Tom Vek était le meilleur espoir rock de l’été. On lui promet une carrière de dingue.