Grand prix de la sélection aberrante au dernier festival de Cannes : Zim & Co. Soit la version cinoche de Seconde B et C’est cool !, les belles sitcoms nineties de France Télévision. Film davantage téloche que cinoche, c’est sûr, en tout cas film moche dont l’unique ambition semble être de lancer la carrière -c’est pas gagné- de Junior, alias Adrien Jolivet, fiston du réalisateur, minet à frange aussi crédible en banlieusard que Jamel Debbouze en cousin Rotschild dans Nad & Co, l’hypothétique biopic de Nadine de Rotschild. Zim & Co, c’est Les 300 coups de Pierre Jolivet, une mauvaise blague du cinéma français, la version gros câlins d’infamies du type La Boîte de Claude Zidi, une gaufrette d’une heure et demie qui sera oubliée sitôt passée la stupéfaction de voir qu’aujourd’hui certains se permettent de financer et fabriquer pareilles farces.
Zim, c’est Zim, le minot de son papa qui ne vit qu’avec sa maman plombière (Nathalie Richard, quand même) dans une banlieue imaginaire et traîne en compagnie de ses deux copains Cheb et Arthur, alias les « & Co »-avec lesquels il forme un trio black-blanc-beur, hypothèse naïvement célébrée il y a sept ans, avant que ce doux rêve soit fracassé un 21 avril et quelques cocktails molotov communautaristes plus tard. Ayant sans doute hésité à leur adjoindre des camarades asiatiques ou peaux-rouges pour ne pas faire de jaloux, le film conte les tribulations de nos trois compères d’origine juive, maghrébine et africaine, bons amis malicieux, adeptes de la débrouille sympa et des combines EN TOUTE LEGALITÉ -c’est important.
Par exemple : zut, voilà que Zim a cassé son scooter et ça tombe mal parce que, saperlipopette, il a besoin d’un véhicule pour un job. Mais qu’à cela ne tienne, réjouis-toi, petit Zim ! A quoi ça sert les amis, hein ? Ils sont là pour ça : alors, plan débrouille, on cogite devant un kebab sans un gros mot, en quête d’un bon plan lumineux (genre : lavage de voitures, travaux de peinture, etc.) -pas de problème, surtout pas, tout va bien. Film youpi à la noix, yaourt démocratique uniquement soucieux de distribuer à tout le monde et en toute équité sa part de cake, Zim & Co vient d’une autre planète, téléfilm qui se fout bien du monde, cinéma méga-petit-bourgeois, bâclé en plus et affreusement laid, qu’on aimerait (qu’on pensait) ne plus jamais voir.