Kull, barbare doté d’une force peu commune, réussit à conquérir le trône d’un royaume lointain et inconnu. Une telle ascension sociale ne peut qu’irriter les nobles héritiers lésés, car le barbare, ne l’oublions pas, n’est qu’une sorte de prolétaire dans le monde de l’heroic-fantasy. S’en suivront d’innombrables aventures où notre héros finira par triompher, oh surprise, des forces du mal.
Face à un scénario aussi simpliste et prévisible, le spectateur, malmené par le hard tonitruant des interminables scènes de combat, se laisse distraire par les rares surprises que réserve ce genre balisé. Ainsi, l’apparition d’Harvey Fierstein, le mémorable interprète de Torch Song Trilogy de P. Bogart, nous offre quelques instants de méditation sur le parcours imprévisible de certains acteurs. Mais surtout elle permet, lorsque celui-ci déclare à Kull : « alors tas de muscles et de poils, comment vas-tu ? », le seul éclair de lucidité du film.
Quoi qu’il en soit, seuls des moyens financiers plus conséquents distinguent Kull le conquérant de son homologue télévisé Hercule, (les deux personnages sont par ailleurs interprétés par le même « acteur »).
Troisième volet à peine déguisé de Conan le Barbare, son changement de titre n’est certainement dû qu’à la volonté d’échapper à la fameuse contrepèterie et digne qualificatif de cette série z : « connard le barban ».