Après l’ambitieux Anna Oz, qui avait laissé de marbre le public l’an passé, Éric Rochant est de retour avec Vive la république, comédie mineure et utopique. L’histoire relate le parcours du combattant d’une bande de chômeurs qui essaie de créer un parti politique.
Sur le papier, ce cinquième film avait de quoi séduire, d’autant que les cinéastes français ne se bousculent pas au portillon pour dépeindre l’état de la France et de sa jeunesse à l’aube de l’an 2000.
Dommage que le réalisateur semble avoir manquer d’ambition. Vive la république s’est offert un casting séduisant (plein de jeunes qui n’en veulent…), entièrement au service de personnages en quête d’un bonheur illusoire. Amusante, leur façon de se définir par rapport aux autres. Émouvante aussi, leur envie de s’en sortir et d’aider les autres à se décider. Hélas pour le réalisateur, les bons sentiments ne font pas tout. Pas plus que la politique politicienne ou la réunionnite aigüe dont semblent atteints ces jeunes gens qui préfèrent refaire le monde en parole plutôt qu’en acte…
Quand on voit la réussite du cinéma britannique quand il traite de tels sujets (voir Les virtuoses ou The full monty), on en regrette que davantage qu’Éric Rochant n’ait pas lui aussi des solutions plus alléchantes à nous proposer… Ce n’est, peut-être, tout simplement pas le propos. Qu’on nous permette alors de ne pas être passionné.
Certes, on sourit souvent aux mésaventures de ces apprentis politiciens, mais on espérait plus du réalisateur d’Un monde sans pitié. Reste une bande-annonce efficace et ce Vive la république (titre composé spécialement pour le film) que l’on retrouvera sur le prochain album de FFF. C’est déjà ça…