Nouvelle réalisation issue de la récupération de standards « popu » de la BD franco-belge. Ici l’oeuvre de William Vance et Jean Van Hamme, et plus précisément l’adaptation vidéoludique des 5 premiers tomes de la BD dans lesquels XIII (qu’on appelle ainsi rapport au chiffre romain tatoué sur sa clavicule) découvre une partie de son passé. Vous incarnez l’amnésique échoué sur une plage et agressé dès le réveil par des inconnus, car soupçonné d’avoir assassiné le président des Etats-Unis Sheridan. Votre degré d’implication dans l’affaire vous est révélé au fil de la progression par bribes d’infos recueillies dans une base militaire perdue au milieu des montagnes, dans une prison psychiatrique pour tueurs fous dans le Nevada, puis dans les îles des Caraïbes…
Quel genre ludique, autre que le jeu d’aventure has-been et plan-plan, peut bien convenir à cette adaptation ? Le FPS, naturellement, et un shoot classique fera parfaitement bien l’affaire. Une particularité malgré tout, une première même pour le genre : XIII est entièrement réalisé en cel-shading, histoire de rester fidèle à l’esprit BD. De ce point de vue, il faut reconnaître que l’essai est réussi puisqu’il ne s’agit pas seulement d’user de cinématiques en cases BD (genre Max Payne) pour retranscrire l’atmosphère de l’oeuvre originale. XIII, et c’est tout là l’exploit du jeu, arrive à respecter et adapter quelques codes connus du 9e art (incrustation fréquentes de cases animées et d’onomatopée liées à des personnages cachés en cours de partie, flashback-souvenirs en noir et blanc, etc.) sans que toutes ces fioritures n’entachent vraiment le gameplay du jeu. Ou si peu.
En matière de shoot 3D, XIII tient même à peu près la route pour séduire et captiver le casual gamer. En revanche, le FPS d’Ubi Soft souffre de la comparaison avec les mastodontes polygonés du genres sur PC. IA degré zéro, interaction avec le décor limité à quelques objets cassables -dont certains qu’on peut briser sur les adversaires- et autres explosions de barils ou de véhicules un peu trop automatisées. Enfin, le plus gros point noir du jeu concerne les sauvegardes, impossibles en cours de mission. Comme sur les FPS consoles, il vous faudra donc atteindre des check points pour sauver le jeu. Problème symptomatique du FPS multi-plates-formes –XIII sort simultanément sur PC, PS2, Xbox et GameCube- qu’on n’a pas pris le soin d’adapter correctement en fonction des supports. Un peu forcé de rejouer plusieurs fois les mêmes séquences, on a hélas d’autant plus l’occasion d’observer et de subir toutes les limites du jeu sus-citées. Reste, au final, qu’on a quand même échappé à la BD interactive, c’est le principal.