Ce remake du second volet éponyme tiré de l’oeuvre culte réalisée par le japonais Hideo Nakata (Ring 0, 1 et 2) sait viser juste. La principale qualité de ce Ring américain tient au fait que le film ne cherche pas à se voir plus grand qu’il n’est. A partir d’un dispositif strictement identique à l’original, Gore Verbinski privilégie les facettes horreur et suspense aux potentielles dérivations ésotériques frelatées ou aux tentants décryptages de l’image façon Arte du dimanche. Ainsi dépouillé, Le Cercle trace son chemin en ligne droite sans s’embarrasser de casseroles inutiles, tout entier porté par une Naomie Watts (Mulholland drive) convaincante.
Voici donc le retour de la mystérieuse vidéo qui tue. Ici tout fonctionne presque comme dans une série B : les faits les plus étranges sont posés sans trop se prendre la tête à propos d’une réalité plutôt improbable. Une journaliste enquête sur la mort énigmatique de deux adolescentes, jusqu’à récolter comme principal indice une cassette réputée causer, quelques jours après, la mort de celui qui la regarde. Elle tente le coup, malheureusement pour elle son fils la voit également. Le compte à rebours commence. Objectif : deviner le pourquoi et le comment pour se sauver. On note bien qu’au fond il ne s’agit pas de savoir si tout cela est réel. Exit donc les élucubrations risquées autour des reflets de l’image ou autres divagations du genre souvent mal maîtrisées. Place à une course contre la montre où le rejeton surdoué (frange au milieu du front comme il se doit pour un tel phénomène), hanté par des visions horrifiques ressurgies d’un passé mystérieux, tient une place capitale.
Entre examen minutieux des images contenues dans la vidéo et flashs de voyant, Le Cercle recompose une réalité typique de l’horreur tendance Z (une jeune fille enterrée vivante revient se venger) mais selon une progression bien huilée et avec beaucoup de sobriété. Ce choix de l’efficacité paye malgré quelques coups de mou dans le rythme. Reste surtout le plaisir d’une chute toujours très réussie qui ouvre quant à elle quelques perspectives réflexives paradoxales quant à la manière de se prémunir du pouvoir des images.