Parmi la récente flopée d’acteurs passés à la mise en scène, Patrick Timsit n’a pas cherché à faire de coming-out artistique, et c’est son principal mérite : ses débuts de cinéaste sont le modeste prolongement de sa carrière d’acteur et de comique. Entre le scabreux et la tendresse, à l’image du personnage qu’il s’est créé de film en film, Quelqu’un de bien cherche maladroitement à injecter un peu de lucidité psychologique dans les rouages usés d’un comique de caractère.
Tout commence par un contre-pied un peu trop affiché : tandis que Marie (Marianne Denicourt) achève les préparatifs de son mariage, Pierre, son promis (Timsit lui-même) négocie l’achat d’un cercueil tout confort chez un revendeur de pompes funèbres. Le malheureux n’a que quelques mois à vivre, à moins de trouver le donneur qui permettra sa greffe du foie. Ce pourrait être Paul (José Garcia), le frère de Pierre, fringuant attaché commercial pour des produits de Thalasso. Mais les frères sont ennemis depuis qu’Elisabeth, ex-femme de Pierre, l’a plaqué pour Paul. Par un juste retour des choses, ce dernier accepte de prêter un bout de foie à Pierre, qui l’accompagne en mission dans un centre de Thalassothérapie, dans le but de bichonner son donneur. Mais Paul a peur, et décide par tous les moyens de saboter l’opération…
Patrick Timsit s’est efforcé de rythmer son film par des dialogues explosifs, un montage survolté, et surtout le jeu pétaradant de José Garcia, mimant le surmenage de ce beauf à la vie facile, rappelé à son devoir par son frère en danger de mort. Les ingrédients classiques d’une comédie bien frappée servie sur le pouce en prime time du dimanche soir. Hélas, ce mélange trop secoué s’avère vite indigeste. Quelqu’un de bien carbure aux vannes faciles, à l’humour de bureau de production, illustre le thème de la fraternité avec force bisous et compliments. Le scénario tourne en rond, exploite la même idée jusqu’à la totale saturation et c’est bientôt tout le film qui est en surchauffe, prisonnier de son sujet et de ses acteurs intoxiqués par leurs personnages. Garcia s’époumone et gesticule, envahit chaque scène laissant quelques miettes à un Timsit peu inspiré. Entre-temps, Marianne Denicourt sort de la cuisine (qui fait aussi vestiaire) dans un affriolant jean paillettes, transformant l’épouse provinciale BCBG en bimbo dernier cri pour VRP en rut.