Un peu moins d’un an. C’est le temps qu’il aura fallu à la simulation de scooter des mers Splashdown pour passer de la PS2 à la Xbox. Les jeux qui gambadent de plates-formes en plates-formes font rarement partie de l’élite, mais celui-ci mérite tout de même qu’on s’y arrête, d’autant qu’on était passé à côté de l’original sur le monolythe noir de Sony. Séance de rattrapage pour Splashdown donc, qui n’échappe malheureusement pas aux lois immuables du multiportage : « tiens, on dirait de la PS2″… Le rendu de l’eau impressionne toujours, certes, mais on ne peut hélas pas en dire autant du reste, entre personnages cubiques et sans charmes et décors minimalistes aux textures floues. Sans pour autant vouloir imposer un minimum syndical de bump-mapping sur tous les jeux Xbox, Splashdown demeure un portage feignant et petit-épargnant. Ca n’étonnera personne, c’est une fatalité contre laquelle on ne peut plus lutter…
Venons-en au jeu proprement dit : Splashdown c’est un peu le pendant « casual » du très ardu WaveRace sur GameCube. Maniabilité arcade très pépère, pas de vagues de plus d’un mètre cinquante, adversaires gentillets. Un schéma classique, partagé entre course pure et acrobaties permettant d’accroître les performances de son véhicule. Pas de risques de crises de nerfs -sauf peut-être à l’écoute de la bande-son, qui compile ce que le punk-MTV peut faire de pire, genre soundtrack boutonneux d’American pie-, c’est peut-être là sa seule limite. L’agression auditive mise à part, Splashdown ne procure pas grand chose d’autre qu’un fun immédiat. Sur la durée, c’est nettement plus problématique : le mode carrière divisé en trois niveaux de difficulté finit par s’engluer dans la routine, le challenge n’a rien d’insurmontable et les quelques gadgets à débloquer n’ont pas grand chose de motivant. N’importe quel gamer un tant soit peu persévérant et asocial peut torcher l’ensemble en un week-end, puis espérer se faire quelques amis pour profiter d’un mode multijoueurs qui rallonge un peu la sauce.
Esthétiquement assez fadasse, Splashdown se poserait presque comme le prototype du jeu multi-plates-formes. Entre nivellement techniquement par le bas et manque flagrant de personnalité, il ne parvient à accrocher que grâce à une jouabilité irréprochable et abordable même pour les plus handicapés du joypad. Pour les éventuels sequels, on conseillera tout de même aux programmeurs de s’inspirer de SSX, qui dans un genre finalement pas si éloigné -le snowboard- assumait à fond son aspect arcade en développant un univers techno-flashy moins grisâtre et plus cohérent.