Plus connu comme producteur que comme artiste, quoique ayant déjà publié avec PJ Harvey Dance Hall at Louise Point en 1996, ainsi que la bande originale du film Rosie en 2000, John Parish devient ici enfin l’artiste qu’il n’a finalement jamais cessé d’être, bien qu’abondamment occupé par ses rôles de producteur, d’accompagnateur et de musicien.
Ainsi, How animals move reflète parfaitement ces multiples talents mis en oeuvre. Cela étant, cet album est aussi fort disparate, manquant parfois d’homogénéité, comme le démontrent les dates éparses des sessions d’enregistrement. How animals move est ainsi assemblé comme un collage de morceaux qui n’ont parfois guère de liens entre eux, reflets d’influences plurielles, de Brian Eno au Will Oldham de Ode music, en passant par les Rachels, pour les arrangements de corde, ou Sparklehorse, pour la tonalité élégiaque. Ce disque oscille ainsi entre le sublime, avec les superbes Shrunken man et Westward airways, et le grotesque, sur les illusoires Bernadette et Stable life aux vaines vociférations punk et post-adolescentes.
Cette ambivalence de ton offre donc une substance mitigée à un album que l’on pourrait qualifier d’accessoire pour son auteur, au même titre que pouvait l’être Cover magazine d’Howe Gelb. On retrouve d’ailleurs le piano de son ami de Giant Sand sur certaines de ces dérives essentiellement instrumentales, en particulier sur l’impeccable How animals move, aux forts accents de Tucson. Au final, en essayant de faire un album d’indie rock plus conventionnel, John Parish signe la bande originale éclatée d’un film encore connu de lui seul.