Pas de doute possible, Afro Thunder a de l’énergie à revendre. Non content d’avoir essuyé les plâtres du démarrage de la Dreamcast, le boxeur « le plus groovy » de la planète persiste et signe pour un deuxième round. Plus mature, le vieux grigou en profite pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et s’étend sur PlayStation 2.
Rien de bien nouveau sous le soleil des tropiques. Le concept reprend les ingrédients du premier opus. Généreux, le rasta déluré a comme d’habitude invité quelques amis de son choix, déchaînés comme jamais. Entre Mama Tua, énorme maorie en corsaire chamarré, Michael Jackson ou encore Nono le gros robot, la liste est longue (quoique…) des masses de chair à abattre avant de grimper sur la première marche du podium. Du côté du ring, aucune surprise majeure : toujours deux adversaires, une paire de gants de boxe et pléthore de coups tout aussi classiques que les combos sont déjantés. Ce qui dresse les limites du genre. Dans les vestiaires, les modes tournoi, championnat et arcade règlent les échanges courtois de crochets du droit et autres uppercuts. Certains défauts de jeunesse ont même eu la politesse de disparaître. Dans la première version, une option permettait de détourner des sommes allouées à un entraînement spartiate vers des paris clandestins sur ses propres matchs. Bref, quelques passements de jambes suffisaient à transformer un sportif de haut niveau en milliardaire en short qui n’avait qu’une seule idée en tête : investir ses précieux dollars dans des « vitamines ». Déclarés illégaux, les bookmakers s’en sont allés et ont fait place à la seule et unique méthode honorable pour gagner des pépettes : cogner, cogner et encore cogner.
Idem pour l’entraînement trop peu présent dans le premier opus. Pas obligatoire et uniquement manuel, il contraignait le futur champion soit à rester faible et rachitique ou bien, pour les plus téméraires, à passer un temps considérablement long à soulever de la fonte. Plus souple et automatique, il devient dans Ready 2 rumble 2 un passage obligé avant chaque match. Au programme des réjouissances : corde à sauter, ballon, punching ball ou traitement pharmaceutique ; tout l’attirail nécessaire à améliorer les quatre éléments majeurs en somme : force, endurance, dextérité, vigueur et vitesse.
Les combats n’ont guère changé et se révèlent tout aussi amusants. On retrouve avec plaisir nos personnages fétiches dans leur activité favorite. Les coups de poing fusent de partout, les visages s’embellissent de quelques bleus et autres décorations colorées. Chacun pousse son petit cri de guerre, y allant de son gimmick et de son coup spécial. Le système des combos, toujours aussi efficace, permet après un certain nombre d’attaques bien ajustées, de lancer un banzai généralement mortel.
Au final, les innovations se font tout de même attendre… Certes, les concepteurs n’ont pas lésiné sur les parties graphiques et sonores, l’ensemble étant d’une qualité irréprochable. Mais des animations fluides et des effets pseudo-rigolos ne cachent pas la faible durée de vie du jeu. Groovy, oui, fun, également, mais hélas beaucoup trop rapide. Seul le mode multijoueur permettra d’augmenter un tant soit peu ses chances de survie.