Le nouveau cru des studios Disney débarque et, une fois n’est pas coutume, il est plutôt bon. S’adjoignant les talents graphiques de Mike Mignola, auteur de nombreuses bandes dessinées dont Hellboy et Bram Stocker’s Dracula (adaptée du film de Francis Ford Coppola), les studios Disney propose un film d’animation innovant qui marque un tournant dans leurs productions habituelles.
Sous la houlette du producteur Don Hahn, les réalisateurs Gary Trousdale et Kirk Wise qui ont déjà développé ensemble de nombreux succès dont La Belle et la bête et Le Bossu de Notre-Dame, se sont librement inspirés de la légende de l’Atlantide pour construire leur dessin animé comme un film d’aventures à la Indiana Jones. Milo Thatch, cartographe et linguiste peu crédible aux yeux de ses pairs, poursuit le projet fou de son grand-père : retrouver l’empire mythique de l’Atlantide, englouti sous les eaux. Grâce à un millionnaire, ami de son grand-père, il part pour une grande expédition au bout de laquelle se trouve, peut-être, la Cité perdue et ses secrets tant convoités.
La grande richesse d’Atlantide réside essentiellement dans l’univers visuel imaginé par les auteurs (350 en tout !). Le style graphique des personnages rompt de façon radicale avec le « style Disney ». Ici, les lignes sont droites, expressives et l’univers exploité plutôt imaginatif. Le mythe de l’Atlantide devient le support d’un monde original et de toute une civilisation inventée, créant ainsi une architecture, une langue et une culture. Mêlant science-fiction, passé et recherches archéologiques, l’univers développé dans le film réserve donc pas mal de (bonnes) surprises et d’inventivité. Epopée échevelée, l’histoire s’avère pleine de péripéties et de rebondissements, privilégiant l’aventure et la découverte. Bien sûr, tout est bien qui finit bien mais les bons sentiments qui firent la patte Disney ne dégoulinent pas ici à chaque image et, chose rare, on échappe même aux chansons d’habitude si navrantes ! Certains personnages comme Mme Placard, la standardiste ou Helga, la femme fatale surnommée « la fausse blonde » par les membres de l’équipage, sont particulièrement savoureux et empreints d’un humour souvent désopilant. Jean Reno, Patrick Timsit et Mouss Diouf (dont les physiques ressemblent étrangement à ceux de leurs personnages !) ont effectué le doublage français des principales voix. Cela donne, in fine, un dessin animé plutôt réjouissant.