Quatre étudiants d’une université britannique décident de se faire enfermer dans un bunker souterrain pour échapper à un voyage scolaire. Les deux jours de fête prévus se transforment en un long cauchemar éveillé de deux semaines. The Hole révèle un peu vite ses intentions : transférer le campus des teenagers américains sous terre, délester ses éphèbes (Desmond Harrington, par exemple) de tout cynisme britannique (dans une verve proche de Petits meurtres entre amis de Danny Boyle), afin de sonder leurs peurs primaires lors d’une séquestration collective. Mais les personnages, livrés à eux-mêmes, fonctionnent comme des clichés, des réseaux limités à leur propre image (Frankie, la bimbo) ou à leur frustration (Liz, seule et amoureuse). Nick Hamm les déshumanise en leur ôtant une identité psychologique plus élaborée et notamment un instinct de survie aussi obligatoire que logique.
Paresseux, il procède aussi par ellipses : plutôt que de s’attarder sur la colère des uns contre les autres, il filme l’éclosion mécanique des larmes. Son projet est voué à l’échec et à la répétition, puisqu’il se détourne de toute origine conflictuelle et se prive de tout principe de causalité. Il se contente alors de saisir un corps inerte à terre pour signifier un décès et son plan épuré ne reproduit qu’une plate évocation de la mort. L’idée de souillure progressive, la vermine qui s’empare du bunker, ne convainc pas non plus : ici (des cafards grouillants) et là (des jets de sang), les détails ainsi assénés servent à signifier, dans une vaine tentative, le pourrissement des lieux et des corps comme s’il fallait encore rajouter de l’horreur à l’horreur. Le récit déplie ses trajectoires croisées avant de se replier faiblement sur une révélation finale relevant de la pure anecdote. On assiste alors de manière assez convenue à des flash-back censés recomposer le puzzle : à force de multiplier les fausses pistes, The Hole creuse son propre trou.