Bien plus réfléchi que Bernie, tout en restant aussi cinglé, le dernier film de Dupontel est un mélange de mégalomanie absolue, de crétinerie, et de violence débillissimme. Très peu de réflexion, beaucoup d’humour « rentre dans le tas tête baissée juste pour foutre le bordel « , et un poil d’ironie amère contribuent au bon fonctionnement de cette énorme farce sans queue ni tête.
Le Créateur raconte l’histoire de Darius, célèbre auteur de théâtre dont la première pièce s’avère être magistrale et mondialement connue. Seulement, arrivé au moment où ses producteurs, impatients, lui réclament un nouveau travail, les méthodes d’écriture assez particulières de l’écrivain ne fonctionnent plus aussi bien qu’auparavant. C’est, en fait, en se saoulant magistralement qu’il réussissait autrefois à écrire. Mais il se trouve que l’alcool ne peut plus rien. Darius décide alors de passer aux expériences plus poussées pour réussir à retrouver l’inspiration, et ainsi écrire sa seconde pièce…
Les scènes de beuveries, d’excès de substances dangereuses et de violence poussées ne sont ici que des prétextes pour faire rire le public, rien de plus. Mais voir l’acteur-réalisateur totalement ivre raconter tout un tas de conneries invraisemblables reste un spectacle assez hilarant (selon les goûts de chacun, c’est vrai, mais lorsque l’on va voir un film d’Albert Dupontel, on sait généralement à quoi s’attendre).
Contrairement à Bernie -qui n’était qu’une succession de petits sketches moyennement drôles, et ne menant pas bien loin-, il y a dans Le Créateur une véritable histoire qui suit son cours. Par ce foutage de gueule à l’égard du théâtre, de la bourgeoisie et aussi de l’art contemporain (grâce à une chute inattendue, très tordue mais assez bien imaginée), Dupontel montre qu’il a quelque chose à dire. Voilà donc une comédie trash qui ne tente pas d’aller plus loin que ce qu’elle avance…