Les nouveaux studios américains Nickelodeon sont depuis quelques années de plus en plus présents sur les écrans français. Ils se sont installés petit à petit avec des séries légèrement novatrices d’un point de vue graphique (Razmoket, Duckman) et rafraîchissantes par leur petite narration décalée faisant souvent appel au non-sens et à l’absurdité (Rocco & CO, Drôles de monstres). En créant l’année dernière, aux États-Unis, la première chaîne câblée pour enfants ne comportant aucun dessin animé ou autre type d’animation, Nickelodeon à définitivement affirmé sa politique non-conformiste.
Seulement, Razmoket, le film constitue la première faille visible dans l’intégrité des jeunes studios. Par son souci de prouesses techniques et visuelles inutiles, de mise en scène musicale extravagante ajoutée à une opération marketing déplacée (chants de bébés par Lenny Kravitz, B Real, Iggy Pop, Beck…), l’adaptation au cinéma des Razmoket reflète peu l’esprit original de la série. La simplicité du concept original (la vie quotidienne de quatre bébés affrontant le monde démesuré des adultes) est ici effacée par une longue aventure relatant les péripéties des bébés poursuivis dans la forêt -à bord d’un dragon roulant- par des singes échappés d’un cirque…
Certes, le dépaysement et la déstabilisation passagers que peuvent, à première vue, provoquer une adaptation au cinéma ne sont pas forcément mauvais signes, surtout s’ils laissent place à une bonne surprise. Ce n’est malheureusement pas le cas avec Les Razmoket, le film. Les rôles attribués ne collent plus aux personnages habituels, et l’histoire racontée n’est pas spécialement captivante.
Néanmoins, Nickelodeon qui se lance dans le long métrage d’animation, c’est plutôt une nouvelle fraîche et très excitante. Il ne reste plus qu’à espérer que la suite soit plus originale.