Le sous-titre laisse songeur. A quoi peut renvoyer l’appellation biologique dans le cas d’un film ? Le débat reste ouvert et un nouveau genre cinématographique est peut-être né. Pour la ferme, mêmes interrogations : dans ce décor de paysages luxuriants, la seule propriété à la ronde est une somptueuse demeure abritant une famille de doux dingues. Dans ce foyer excentrique il y a l’oncle Cullen (Nigel Hawthorne) un féru de philosophie orientale aspirant à une vie de styliste, le neveu écologiste qui vit dans la forêt depuis plusieurs années, un autre neveu cherchant obstinément à faire régner un semblant de normalité sur les lieux, et l’ami de la famille qui se borne à plonger dans un étang toute la journée. A personnages farfelus, situations cocasses. Tout du moins sur le papier car à l’écran on ne voit qu’une espèce de brouet « tendance », à la surface duquel surnagent quelques pantins gravure de mode (on croise même un clone de Denise Richards) en quête d’originalité.
Tel le tonton qui se prend pour Saint Siméon, on a envie de fuir et de se réfugier sur une colonne, loin de toute cette agitation factice. Loin de ce fourre-tout new age qui entonne une petite note convenue et mille fois entendue : « l’argent n’est pas tout, les vrais valeurs sont ailleurs ». Allez carpe diem et retour à la case départ : après tout c’est le lot de tous les cercles qu’ils appartiennent à des poètes ou à des soi-disant agriculteurs disparus. Un film bio soit, mais qui oublie ses racines étymologiques (« bios » c’est avant tout la vie), nous réservant des sujets à la mode (bouddhisme version Richard Gere, écologie, végétarisme, blabla) sur une pellicule glacée et aseptisée.