Reconnaissons-le : si la stratégie du géant de Redmond ne prime guère par une innovation délirante, elle a le mérite d’éviter le réchauffé systématique de clones de STR ou de FPS. Décidément bien confiant dans son patrimoine et son savoir-faire, Microsoft se la joue artisan du code, et préfère investir ses forces dans la sortie annuelle de versions plus ou moins améliorées de quelques titres phares. La signalétique est aisée, mais derrière l’estampille habituelle de la cuvée de l’année, Links 2001 cache l’aboutissement de la simulation de golf.
Une chose est sûre : si passer plusieurs heures à essayer tant bien que mal de faire entrer une petite balle dans un trou à plusieurs centaines de mètres n’est pas votre tasse de thé, les quatre CD, qui totalisent tout de même en installation complète un bon giga octet, risquent de vous sembler un tantinet exagéré. N’en déplaise à vos disques durs, l’idéal microsoftien de parvenir à une simulation plus vraie que nature vaut bien cette petite surcharge de poids. Première étape avant d’entamer les différents parcours, le choix du golfeur se révèle sans grande nouveauté. Si de nouveaux personnages tout droit sortis de la compétition officielle rejoignent l’équipe déjà fort nombreuse de Links 2001, le nombre de modifications apportées reste minime : comme d’habitude, le joueur a la possibilité d’incarner l’un des grands noms de la discipline ou construire son propre athlète grâce à l’étonnante fonction « clonage ». On appréciera ici la complexité des paramètres les plus pointilleux -comme dans les jeux de rôle- qui entrent en ligne de compte. Seule issue pour le novice : se diriger sans grands regrets vers l’une des configurations d’usine largement suffisantes pour une première approche du monde mystérieux du golf.
Une fois sur le green, la sensation d’immersion est quasi totale. Une petite balade sur les parcours mythiques du château Whistler, du parc Andrews, ou de Mesa Roja vaut son pesant de cacahuètes. La refonte complète du moteur graphique n’y est pas pour rien. L’impression d’espace et de totale liberté de mouvement trouve son amplitude maximale dans des décors photos réalistes, proches de la perfection et des effets de matière et de tessiture quasi illusionnistes. Ajoutez-y le chant des oiseaux, le bruit du vent dans les arbres et les sons étouffés de la balle s’écrasant contre un vieux tronc, et vous obtenez une ambiance sonore et visuelle presque réelle.
Victime de ses prouesses, Links 2001 souffre tout de même de nombreuses limites bien dommageables à la fluidité recherchée. Outre une boulimie de ressources fortement déconseillée aux petites configurations, l’exigence d’une telle qualité nécessite des temps de chargement très longs et répétitifs, empêchant une vision en temps réel. Chaque coup, ou changement d’angle de vue, implique le recalcul complet de toute la scène. Idem pour les mouvements et les expressions des joueurs qui, filmés en vidéo, finissent par devenir lassants.
N’empêche, l’ergonomie est si intuitive que ces quelques défauts disparaissent rapidement. Une interface très bien intégrée met à portée de clics la majorité des options : choix du parcours, du club, des effets souhaités, le tout dans le plus pur respect de la tradition. Même constat pour le déroulement de la partie : un premier clic lance le coup, un second définit la puissance tandis que le troisième établit les effets possibles. Difficile de faire plus simple. Après chaque coup, il est possible de revoir sa performance, et si besoin est de déplacer la balle ou le joueur. Là aussi, de nombreux paramètres déterminent la réussite ou non de votre tentative, comme la précision du tir, la force du vent ou le dénivelé du parcours. De quoi largement occuper votre patience et éprouver votre concentration pendant quelques heures.
Un éditeur de niveau quasi professionnel et une option réseau combleront sans aucun doute la frénésie de descente sous le par des golfeurs les plus chevronnés. Tous à vos putts !