Sans rire, difficile d’y croire : Mechwarrior 4 nous refait le coup du paternel puissant décédé dans de tragiques circonstances (comprendre victime d’un complot secret) et en appelle à notre piété filiale, nous, jeune recrue encore inexpérimentée, mais néanmoins destinée à un avenir prometteur (à condition bien sûr de prouver sa valeur). Bref, sous prétexte de découvrir qui a trucidé papa, il est à nouveau nécessaire de s’enfermer quelques heures, voire quelques jours, dans ces gigantesques boîtes de conserves que sont les méchas. De quoi maudire pendant les courtes phases de répit toute la famille jusqu’à la septième génération.
Passe encore le propos du soft trop réchauffé pour être réellement crédible, le clonage intempestif des STR nous ont habitués depuis longtemps à ne pas trop compter sur une intrigue digne de ce nom. En revanche, le copier-coller intégral du déroulement du jeu est nettement plus indigeste. Inchangés depuis les premiers opus (lire le test de Mechwarrior 3), les principes directeurs des Mechwarrior sont remis au goût du jour dans ce quatrième opus : le gameplay se divise en différentes missions, chacune apportant des informations supplémentaires sur la question du jour (« Qui a tué mon PAPA ? ») ou expliquant les diverses avancées technologiques du moment. Rien de bien intéressant si ce n’est que le tout est servi en vidéo intégrale, reprise d’une tendance insupportable repérée notamment dans la série des Wing commander et qui nous donne l’impression de nous retrouver dans le dernier épisode d’un Stargate SG-1 ou d’un Star-trek Classic.
En dehors des apéritifs protocolaires, les différentes missions sont trop peu diversifiées pour offrir un réel intérêt. Celles-ci se limitent à des actions assez basiques : attaquer ou défendre. Néanmoins, tout n’est pas si catastrophique dans Mechwarrior 4, loin de là. Les concepteurs ont fortement développé la jouabilité, point faible des précédents titres. Après un entraînement sous les ordres musclés d’une supérieure autoritaire, il est assez facile de maîtriser les divers mouvements (complexes) de votre partenaire mécanique : avancer en diagonale tout en renversant la tourelle et mitraillant l’ennemi nécessite tout de même une bonne dose de synchronisation psychomotrice. Dans le même ordre d’idées, l’interface a été revisitée, ce qui rend clairement plus souple et abordable le contrôle du jeu dans les situations critiques : les combinaisons de touches sont aisément configurables et les indicateurs, témoins du bon fonctionnement de votre robot, sont tous présents et facilement accessibles sans gêner l’action.
Autres nouveautés bienvenues : la possibilité avant chaque étape de choisir sa machine parmi un large choix de méchas, et celle de construire à chaque fois un outil de destruction plus approprié aux objectifs. Préférez une carcasse blindée aux dépens d’un armement lourd.
Peu de surprises enfin s’agissant de la réalisation graphique, qui bénéficie naturellement des dernières évolutions technologiques. Très détaillées, les cartes se révèlent dans l’ensemble de bonne facture. Même constat à propos du rendu de la puissance de feu qui, sans relever grandement l’intérêt du soft, parvient toujours à faire son petit effet et à transformer des missions relativement ennuyeuses en une sympathique partie de feux d’artifice.