Un militant de l’IRA évadé de prison rencontre après plusieurs journées de cavale un groupe de réfugiés guatémaltèques à New York. Il remarque, à l’insu de ces derniers, leur projet de commettre un acte terroriste contre un militaire dictateur en visite sur le sol américain. Séparé entre son désir de les dissuader et celui de les aider en comblant leur manque de pratique, il sera finalement réveillé par ses vieilles pulsions terroristes. Greffée à cela, une histoire d’amour va débuter entre le personnage principal et Monica, la seule femme du groupe. Une idylle se nouant au sein d’un contexte compliqué, entre un homme torturé et une femme à côté de la plaque avançant sans trop savoir où aller…
Robert Dornhelm part d’une histoire qui comporte de nombreux éléments intéressants pour faire un film trop lent, parfois invraisemblable et bourré de stéréotypes délavés. Au sommaire, on retiendra par exemple la multitude de flash-back torturant l’esprit du personnage, s’amorçant souvent -comble de l’horreur- par un gros plan qui se rapproche lentement de ses yeux ; la scène d’évasion est à analyser de près pour dénombrer toutes les incrédibilités sauvées par la « magie du cinéma » ; l’utilisation de musique larmoyante ou encore de fusion celtico-métal-rap…
La figure (légèrement usée mais qui fait encore effet) de l’antihéros glacial et à la limite d’être atteint de mutisme est peut-être la seule réussite du film, grâce à la remarquable interprétation de Stephen Rea. Mais acteur bien dirigé ou échappant au contrôle du réalisateur pour accomplir cette performance, peu importe, car Escape reste tout de même un film bancal. L’histoire originale ayant donné naissance au scénario est signée Stephen Rea : c’est à croire que ce dernier a apporté les seuls éléments intéressants du film…