Etrange coïncidence… une heure après la défaite des handballeurs suédois à Bercy, voici que leurs compatriotes (The International Noise Conspiracy) arrivent dans une autre arène, sans toutefois crier vengeance. La correction sera de taille. Vestimentaire, pour commencer : étriqués dans des costumes sur mesure (celui des Beatles à leur début), pas un pli ne dépasse. Avec ce look et leur coupe mod, ils ont l’air de belles petites frappes. Où l’on revient à l’autre correction : une leçon de classe. Car ils balancent un punk rock (MC5) incendiaire et ultra-excitant. Nous tenons là l’un des meilleurs groupe garage au monde : du style, de la pêche, des compositions affriolantes. Les gesticulations de Lars Lyxzèn (star absolue, définitivement) et son humour au 10e degré font mouche. Mais l’autre bonne nouvelle de cette première partie est le retour du politique au punk rock (enfin), sans lourdeur… INC émaillant son set, achevé poings levés, en meeting digne d’Attac, avant de laisser leur place à At The Drive-In.
Si les dandys d’INC nous ont transportés -hallucinés- du début jusqu’à la fin de leur prestation, ce n’est malheureusement pas le cas de At The Drive-In. Certes, au jeu de celui qui joue le plus fort, ils ont raison. Mais comme l’a écrit Shakespeare : « Beaucoup de bruit pour rien… » Certes, aussi, c’est leur concert et ils sont attendus, acclamés, adorables -vraiment. Mais pourquoi cette impression de lassitude ? Ce sentiment de subir un déluge sonique plutôt que d’en jouir ? La « sensation » texane de l’année gâche son énergie extraordinaire sous des décharges psychotiques, chaotiques, stériles. Ce qui est regrettable n’étant pas l’attitude très clean et également politique (décidément, la contestation se déplace ! : « On est pas sur MTV », « Aimez-vous les uns les autres », « Everything to everyone ») mais bel et bien la faiblesse globale des compositions (rappelons que l’excellente tenue de leur album est le fruit d’un fabuleux travail de soutien d’Andy Wallace, notamment). On annonçait les nouveaux Stooges scéniques : là aussi, déception… Avant, Iggy se foutait au minimum à poil. Eux c’est plutôt la barbe …
La morale de cette histoire, si ces choses ont de l’importance, c’est qu’après une heure et quelque d’indécence juvénile (sauf évidemment pour les aficionados) At The Drive-In pouvait aller se faire rhabiller. Par International Noise Conspiracy ?