Galaxy quest est le titre d’un space opera imaginaire des années 80, dérivé bâtard d’un Star Trek ultra cheap avec vaisseau en plastique, uniformes ringards et monstres au rabais. Aux commandes du « Protector », cinq comédiens à la dérive, à jamais marqués par leur rôle dans ce feuilleton débile, réduits à signer des autographes lors de conventions de science-fiction ou encore à animer l’ouverture de grands magasins. Jusqu’au jour où de véritables extraterrestres les contactent. Persuadés que Galaxy quest représente un document historique, les émissaires de la planète Klatu (sic) confient une mission de première importance au faux commandant Taggart (Tim Allen) et à ses acolytes. D’abord paniqués, les acteurs finissent par se projeter totalement dans des rôles auxquels ils n’avaient jamais vraiment cru…
La première partie de Galaxy quest frise le déjà-vu, et l’on a pendant un moment très peur que le film se consacre à l’itinéraire de ces artistes ratés, survivant grâce à de maigres cachets perçus lors de shows plus minables les uns que les autres. Au sein de ce cortège de losers se distinguent un comédien anglais rêvant de Shakespeare mais condamné à porter éternellement sa prothèse de mutant (Alan Rickman, très bien) et une bombe sexuelle sur le retour lassée de ses répliques de potiche (Sigourney Weaver, à qui la chevelure blonde sied à merveille). La pochade attendue tourne court, faute de rythme et de dialogues acerbes indispensables à ce genre de chroniques. Quoique plaisant, le retournement de situation n’est guère plus probant, mais peut se lire comme une métaphore sur le recyclage hollywoodien des séries kitsch d’antan. Tels des producteurs d’aujourd’hui, les aliens du film ont transformé l’environnement désuet du « Protector » en un espace tout confort, à la richesse manifeste. Pour être efficace, il faut moderniser et surtout présenter les apparats qui faisaient défaut à l’original. De la même façon, le charme fragile de certains petits objets bricolés mais inventifs (Lost in space, Chapeau melon et bottes de cuir) s’est vu interdire sur grand écran au profit d’images sophistiquées et d’accessoires rutilants, surcharge luxueuse censée rendre l’ensemble plus réaliste. L’enjeu de ces feuilletons n’était pourtant pas d’être crédible, mais justement de cultiver un décalage propre à l’univers créé. Ce qu’a très bien compris John Woo avec son Mission : impossible 2. Qu’en sera-t-il de l’adaptation ciné des Drôles de dames ? Réponse le 22 novembre prochain…