Si vous espériez avec ce titre un jeu qui mette un soupçon de romance dans un monde ludique de brutes, vos pupilles risquent fort de ne pas en croire leurs yeux. Dernier échelon question finesse, le jeu de baston 3D à bord de Mechas (gigantesques robots guerriers) n’a jamais vraiment réussi à séduire les foules occidentales. La culture de la machinerie sur pattes n’a jamais perturbé (ému ?) que quelques centaines de milliers de Nippons et une poignée d’Européens, otakus prépubères en quête de repères marketing bien à eux. Pour ne pas être entièrement de mauvaise foi dans notre subjectivité outrancière, précisons que le genre a tout de même donné quelques fleurons pas trop mal huilés. Patlabor, Macross, sans oublier le vénérable Goldorak ont avancé quelques arguments de fonte en faveur de la folie créatrice du peuple du pays au soleil électronique. Mais les OAV sont appuyés par leur scénar plus ou moins délirant, plus ou moins terrifiant, ce que n’a pas la chance d’avoir un beat’em-all engoncé dans son classicisme. En la matière, Capcom n’a pas son pareil. Loin de la période où l’éditeur innovait autant qu’il produisait, il s’oblige désormais à respecter les propres règles qu’il a participé à établir. Tech romancer s’adapte totalement au moule de la bastonnerie 3D en ayant tout de même l’intelligence de laisser au joueur un doigt de « liberté »…
Pour l’occasion donc, les fighters professionnels que vous êtes censés représenter se voient confier de titanesques Mechwarriors. Juste pour le plaisir de s’en foutre plein la gueule. Un stock impressionnant de cyborg taille XXL, de char high-tech, le règne de la robot-technologie avec la bénédiction du complexe militaro-industriel ! La 3D made in Capcom est d’ailleurs pour une fois plutôt bien léchée et plutôt rapide (on est bien loin d’un Street fighter EX 2 sur PlayStation 2) alors qu’elle ne lésine pas sur les effets de manche où tout est bon pour éblouir littéralement le joueur. Les effets spéciaux sont là pour vous le rappeler, à grands coups d’explosions répétées voire quelque peu répétitives. Malheureusement l’éblouissement de second degré est quasi anecdotique pour ceux qui aiment se projeter dans la peau d’un combattant. Une carcasse métallique est bien moins confortable et surtout ne permet pas toutes les fantaisies corporelles d’un être de chair et de sang. S’envoyer des missiles, aussi impressionnants qu’ils puissent être, à longueur de combat, ça finit par gâcher quelque peu le plaisir que l’on a à pourrir son adversaire. Et comme on ne peut pas vraiment éviter tous les coups (le maniement latéral reprend celui de Tekken et non pas celui, plus libertaire, de Soul Calibur), le match s’achève dans un déluge de feu continu sans trop savoir celui qui s’en sortira vivant… Advienne que pourra ! A moins d’être un fétichiste des Mechas, de préférer l’électronique à l’organique, ce serait insensé de lâcher une partie de Soul calibur ou de Dead or alive 2 pour deux de Tech romancer.