On peut dire que c’est une soirée qui commence mal. Le château du duc Bardora attaqué, ses occupants pris en otage… Ces actes ont été perpétrés par Sidney Losstarot, gourou du culte de Mullenkamp, aidé de ses sbires fanatiques. Merlose, charmante envoyée de la Ligue des Forces Royales, est déjà sur place, et attend désespérément des renforts. Mais les forces du Cardinal, les Crimson Blades, sont également sur les lieux. Les raisons qui ont motivé le cardinal à exécuter cette intervention musclée sont encore inconnues. La Ligue décide alors d’envoyer l’un de ses meilleurs hommes : Ashley Riot. Vous faites partie des RiskBreakers, un ordre de guerriers. Vous êtes donc un tueur froid, solitaire et sans états d’âme, doublé d’un enquêteur rompu aux intrigues les plus complexes. Toutes ces « qualités » vont vous être très utiles si vous voulez survivre pendant plus de quelques minutes dans la cité maudite, LéaMundis… En clair : vous êtes les renforts !
Jadis glorieuse, LéaMundis fut fondée par la sorcière Mullenkamp. Cette cité pullule de morts-vivants. Les anciens témoins du grand séisme qui s’est produit il y a de ça 25 ans. Souterrains humides, mines oubliées, villages abandonnés et livrés à une végétation luxuriante, c’est à travers ces décors riches et variés que vous devrez poursuivre l’infâme Sidney. Chaque pièce est un bonheur pour les yeux, les ambiances sont prenantes à souhait, et le nombre de détails révèle le travail des concepteurs. Il faut tout de même signaler qu’une équipe de Square s’est rendue à Paris et Bordeaux pour ramener des tonnes de photos. Et croyez-moi, c’est un régal ! Vous pouvez faire pivoter la caméra pour avoir les meilleurs angles de vue, et ainsi ne rien rater des colonnes et autres voûtes, voire passer en vue subjective si vous voulez vraiment vous en mettre plein la vue.
Le système de jeu, quant à lui, est tout simplement génial. Mais gaffe : c’est un RPG. C’est-à-dire qu’il faut s’attendre à des menus et options en pagaille. Heureusement, une touche de raccourci vous permet d’accéder rapidement aux principales fenêtres (magies, techniques de combat, etc.). Très efficace, surtout pendant les combats. Ca paraît compliqué lors des premières heures de jeu, mais quand on commence à maîtriser les possibilités quasi infinies qu’offre Vagrant story, difficile de ne pas passer des heures, avec le pad dans les pattes, collé à l’écran. Tous les éléments d’équipement possèdent des caractéristiques distinctes (protection contre le feu ou les spectres, plus de dégâts sur telle ou telle sorte d’ennemis). Ces aptitudes viennent bien sûr s’ajouter à celles de votre personnage.
Le meilleur pour la fin : les combats. Dans une liste de techniques de combat, vous choisissez trois attaques et trois défenses. Vous les assignez ensuite aux trois touches de frappe. Le principe est simple : il s’agit de synchroniser ses défenses sur les coups des adversaires pour survivre. En ce qui concerne les attaques, il faut enchaîner les touches avec le bon timing, de manière à obtenir des combos dévastateurs. Oubliez donc les longues et fastidieuses rixes de Final fantasy (j’me cure le nez en attendant que ça s’passe), car ici l’interaction est totale. Pour vous dire : une seconde d’inattention, et c’est la mort.
Vagrant story est sans conteste l’un des meilleurs jeux du genre. Un graphisme remarquable, des personnages charismatiques et torturés, une intrigue et des dialogues structurés, et un je-ne-sais-quoi d’emprunté à la France médiévale qui lui donne une ambiance totalement inédite, tout est prévu pour assurer une totale immersion. On y met un doigt, et on se retrouve complètement aspiré dans un univers fantastique, où les dragons et autres fantômes sont monnaie courante. Un tour de force de la part de Squaresoft, qui nous prouve avec pertes et fracas que la PlayStation est loin d’avoir épuisé ses ressources. Qu’on se le dise !