Depuis le temps qu’Infogrames et Codemasters se tirent la bourre à coup de simulation de rallye, il fallait bien qu’un jour on s’approche de la perfection ludique. Entre V-Rally et Colin McRae rally l’affrontement se poursuit au fil d’une numérotation sans fin. Et si V-Rally 2 a pris un net avantage visuel en posant ses roues sur la Dreamcast (le test, prochainement ici même), Colin McRae rally 2 confirme la suprématie de la PlayStation en matière de réalisme automobile. Quelques mois seulement après Gran turismo 2, le microéditeur anglais démontre une nouvelle fois que la machine en fin de carrière est pourtant loin d’avoir démontrer tout son potentiel. Une nouvelle qui doit ravir les pontes de Sony à la veille de la lancée de deux de ses nouveaux produits en Europe, la PlayStation 2 (fin octobre) et la PS-One (septembre), version portative de l’originale.
Si CMR 2 a su convaincre tous ceux qui s’y sont essayés, peut-être est-ce parce que les concepteurs ont su apporter toutes les réponses aux attentes des joueurs. Après la première mouture, beaucoup se plaignaient de la trop stricte interprétation du championnat du monde des rallyes, laissant peu de place au fun. Du coup, on aurait pu craindre un revirement brutal qui aurait laissé les véritables amateurs de pilotage millimétré au bord de la route. Mais Codemasters a su parfaitement négocier la courbe en multipliant les modes de jeu tout en préservant l’esprit rallye dans le championnat intégral. Désormais, ceux qui ne disposent que de quelques minutes pour effectuer quelques tours de roues et les réfractaires à la simulation pourront se lâcher sur la piste sans craindre une sanction immédiate. Pilotage plus souple, dégâts non gérés, l’arcade dans toute sa simplicité. Plus fort encore : un mode où les concurrents se retrouvent tous en même temps sur la tôle ondulée a été ajouté. De quoi motiver ceux qui préfèrent s’adonner aux joies de la promiscuité ! Dans le même esprit, les parties à deux en simultané possèdent une pêche suffisante pour donner de fantastiques batailles à chevaux tirés. Et ce, malgré une résolution moins tape-à-l’œil. Pour les plus extrêmes, des cheats permettent même de balancer des boules de feu pour se débarrasser des concurrents trop collants.
Mais le cœur du jeu reste tout de même le championnat lui-même. Rapidement on en vient à se prendre pour de la graine de champion, appuyé par toute une équipe technique représentant la marque choisie. Avec plus d’une vingtaine de bolides (au départ il n’y en a que 6) et tous les tracés mondiaux, CMR 2 a de quoi tenir en haleine pendant toute la saison. Sa réalisation quasi parfaite (résolution affinée, effets de poussière, modélisation photographique) retraduit, de bien belle manière, les sensations que doit éprouver la poignée d’élus au volant de ces monstres. Dérapages, débordements sur le bas côté (on peut même s’autoriser à couper quelque peu par le gazon), roulés-boulés, tout y est sauf les accrochages avec des spectateurs trop téméraires. Pour peu que vous ayez une DualShock le plaisir est encore plus grand, bien que l’on mette peut-être un peu plus de temps à s’en sortir honorablement. La simulation est totale, jusque dans les dégâts qui influencent sur huit points différents le comportement de l’engin. De quoi paniquer lorsqu’on aperçoit des morceaux de la carrosserie brinquebaler plus qu’à la normale ! Heureusement, toutes les deux étapes vous pouvez faire réviser le bolide dans la limite des 60 minutes imparties. A peu de choses près le temps qui vous est imparti pour acquérir ce titre. Titre qui par ailleurs répond au nouveau barème de prix souhaité par Sony : soit 250 F ! A ce tarif-là, ce serait presque insulter Codemasters et la PlayStation que de ne pas succomber.