C’est fou comme une vague de chaleur peut avoir un effet radical sur l’agencement de nos discothèques. Exit les musiques sombres et torturées ! Exit les chanteurs dépressifs, le mal au ventre ! Les merveilleuses expériences de Stevie Wonder, Grandmaster Flash et Herbie Hancock retrouvent le haut de la pile et l’on a tendance à chausser, d’un doigt agile, une paire de lunettes noires avec des brillants de part en part, prêts à rouler ses hanches dans le premier bar à pouffes venu. La compilation Midfield general @ the boutique surfe sur la vague de nos penchants musicaux les plus rustres et funky, en proposant à nos oreilles un joli panel de la production club et black.
Les plus nostalgiques craqueront en force sur Mulder, dont le Don’t give a damn fait déraper des riffs les plus smurf en jungle pétaradante, ou encore sur Gwen McRae dont la voix, prête à foutre en transe les auditeurs assidus d’Ado FM, rappelle le charme des divas de Stax. Wax Assasins devrait pour sa part émouvoir, d’une part les plus fervents supporters de Mo’Wax ainsi que les fans de la première heure de Yannick Chevalier, le DJ le plus mal aimé de France. Nous noterons itou le remix de Ian Pooley Chord Memory par Daft Punk, ainsi que la grandiloquence toute jazz-rock de Life on mars par Dexter Wansel. Plusieurs autres choses font dans la house et le breakbeat usuel : nous connaissons tous ce genre de choses.
Aussi, si Sidney ne vous évoque pas seulement une ville pétée de surfeurs ; si vous avez écrasé votre crâne menu sur le sol de votre chambre d’enfant en clamant d’une voie mal assurée : « H.I.P. H.O.P ». tâchant d’imiter les figures les plus classieuses d’une certaine émission de télé ; si le rap Old Skool avec ses ghetto-blasters et ses onomatopées ne vous filent pas des boutons plein le survêtement Fila ; enfin, si vous êtes du genre à aimer les choses désuètes, mais malgré tout simples et funky, cette compilation est un bonheur total.