l existe, en Angleterre, une petite bande toute sympathique qui mélange ses influences à la manière limpide des années 70, époque où les alliances de pop, de jazz et de LSD marchaient particulièrement bien. On se souvient des albums de Moonshake (dont la meneuse fait actuellement son chemin sous le nom de Laïka) qui mixait dans de mêmes chansons atypiques les influences de Can, Coltrane et de la drum’n’bass naissante. Pram fait partie de cette clique musicale où les filles ne sont définitivement pas des potiches, et où s’affichent de drôles d’instruments bizarroïdes (Théremin, xylophone, claviers pourris, saxophone à bulles, etc.).
Nourri par les expériences foutraques de Syd Barret, Sun Ra et des héros de la surf-music, Pram transforme la pop music en ballades intergalactiques, lancinantes et créatives. Emmenées par la voix plate de la gironde Rosie, les compositions de Museum of imaginary animals évoquent les contrepèteries psychédéliques d’un Jefferson Airplane contemporain, la touche naïve en plus et les fringues baba en moins.
L’observation de la troupe à la loupe dévie notre imaginaire vers des contrées lointaines, oniriques et intemporelles, le summum restant l’étape du concert où le gang mixte secoue ses hanches avec flegme, les yeux illuminés par les reflets d’une boule disco de pacotille installée au plafond. Véritablement original, craquant et à mille lieues de tout esprit pédant, Pram s’écoute entre amis initiés, le lien indicible étant la curiosité. Enfoncez-vous dans vos poufs, entrez dans la bande et laissez vos esprits se distraire par ces mélodies troublantes : Pram est décidément une affaire de défonce élégante.