A la première écoute, il faut le dire, on est un peu déçu. On ne retrouve pas le mordant et la pêche qu’on connaissait de la belle Heather Nova sur ses différents albums dont le Live from the Milky Way EP de 1995. Le son est un peu trop compressé et l’ambiance du concert ne ressort pas vraiment au milieu de cette propreté sonore. Trop de travail de production ? Trop de précision pour un live ? Une chanteuse et un groupe pas en forme ce soir-là en Allemagne ? Ces questions pourtant ne restent pas longtemps en tête et on repasse le disque, on y prête une oreille plus attentive, se laissant plus attirer et prendre au piège par la voix de la belle, celle qu’on connaît par cœur sur Walk this world ou Heart and shoulder. Pour ceux qui ont eu l’occasion de l’entendre sur scène, Heather Nova est capable de la plus grande pureté musicale avec un simple accompagnement à la guitare et au violoncelle comme de l’intensité forte d’un vrai concert de rock avec force basse / batterie, chœurs et soli de guitare saturée.
En fait, on retrouve tout ça sur ce Wonderlust (Live) et même plus, jusqu’au traitement sonore électronique sur Make you mine et au son très hard de Sugar (façon Pat Benatar au plus haut de sa forme en 1983 lorsqu’elle chantait Hell is for children ou Fire and ice) qui clôturait les concerts avant le rappel très sensuel (sexuel ?) de I’m on fire. En fait, Heather Nova nous offre toute la palette de son art. Ce qui nous intéresse bien sûr, c’est avant tout sa voix. Celle de l’ange de Winterblue comme celle de la pécheresse de Not only human. Wonderlust (Live) allant très progressivement crescendo, c’est surtout vers la fin que l’on savoure le travail. Si au début du concert, elle semble chercher son public, à la fin du set, elle l’a clairement trouvé. Pourtant, tout au long du disque, ce ne sont que tubes en puissance. Mais c’est vraiment à partir de I’m the girl qu’elle met tout le monde dans sa poche. Au final, on ne regrette rien. Du coup, on se repasse l’album depuis le début…