On est parfois un peu déçu par les concerts -showcase -c’est-à-dire privés, si l’on excepte les places à gagner sur Ouï FM- organisés au New Morning. La plupart du temps, le groupe ou l’artiste est gavé d’avance à l’idée de devoir s’exhiber devant un parterre choisi. Mais là, avec l’ami Adamson, ça a été la divine surprise. On savait que le monsieur était un vrai gentleman, de plus parfaitement rôdé à l’exercice scénique de par se grande expérience (Magazine, Nick Cave & The Bad Seeds). Au sortir d’un nouvel album impeccable, et même bien plus que ça (le très classieux As above so below), il est venu faire le fou à Paris, sur une petite scène, rien que pour s’éclater, épaulé par une solide armada (cinq gars décidés, dont un, à l’orgue, impayable : le Charlie Oleg du farfisa, croisement incertain entre James Cagney et une gargouille).
Et tout ce petit monde se défonça, pour un concert combinant une ambiance de jazz des faubourgs et de la pure énergie punk. Vu comme ça, le père Adamson, il a l’air tranquille, mais faut le voir hurler comme un jeune diable pour le croire ! Vraiment très impressionnant, et très sympa à la fois. Comme quoi, un concert réussi, ça tient à pas grand chose. Tous les morceaux de As above so below y sont passés, plus certains un peu plus anciens. A noter, de magnifiques versions de What it means, Jazz devil ou The monkey speaks his mind. Et on attend déjà avec impatience le retour du monsieur en concert officiel, dans une salle un peu plus grande, et plus bruyante…