Il faut reconnaître au moins une qualité à Kalisto : celle de savoir poser une ambiance. Une ambiance bien noire, bien glauque, bien déliquescente. On commence un peu à s’en lasser, mais franchement, c’est de la belle ouvrage. Même si l’odeur de déjà-vu-mais-en-mieux persiste.
Posons le décor : Wallace, un des deux protagonistes de Nightmare Creatures 1 fait une mauvaise imitation de Marylin Manson en écoutant du Rob Zombie dans sa cellule capitonnée mitée aux asticots. Manifestement, il a dû en baver lors du précédent épisode. Il espérait sans doute couler des jours heureux à se contorsionner comme un psycho dans sa prison-asile. Manque de pot cette bonne vieille momie de Crowley revient sur le devant de la scène, réveille les morts, tue tout le monde et kidnappe l’ex-associée de Wallace. Elle, en revanche, se porte comme un charme et affiche un look de bimbo gothique tout ce qu’il y a de plus bandant si vous êtes fan de heavy-metal. Wallace voit rouge. Wallace prend sa hache, sans doute laissée là par un gardien un peu distrait, et décide de tout péter et de casser du zombie en trench-coat. Dehors, il fait nuit, il pleut, les murs sont maculés de matières douteuses. Il y a ça et là des reliquats de bondage genre chaînes et crocs de boucher. Bref, ça fout les jetons.
Au-delà de cette atmosphère putrescente, quoi de neuf ? Rien. Avec un background pareil, n’importe quel éditeur sensé se serait fendu d’un bon vieux survival-horror des familles (de France). Kalisto opte pour un gros beat-them-all à la troisième personne bien bourrin et bien répétitif. Pourquoi pas… Seulement, il y a un os dans l’ectoplasme. Symptômes : j’ai mal aux doigts. Diagnostic : jouabilité pourrie. Wallace dispose d’un pauvre coup de hache qui, associé au bouton de « saut » (?), permet d’effectuer deux combos minables et une « fatalité » à la Mortal Kombat lorsque l’adversaire à abattre vacille sur ses gambettes décharnées. Des fatalités qui sont amusantes à regarder, genre « démembrements et découpages », mais qui ne masquent pas l’ennui et la répétitivité qu’on ressent à alterner exploration minimale -mais où est la clé qui ouvre la porte ?- et massacre mécanique. D’autant que les commandes répondent mal…
Nightmare creatures 2, finalement, c’est l’exemple ultime de l’échec de la 3D à proposer des jeux à la jouabilité fluide et intuitive. Trop laborieux pour être un bon jeu d’action, trop limité pour être un bon jeu d’aventures.