Le culte de la « subversion » pousse certains illustrateurs et auteurs aux limites de l’entendement. On regrettera cette « posture » pour l’objet qui nous intéresse, à savoir une plaquette d’une vingtaine de pages destinée aux parents sachant encore (et forcément sans grande imagination) raconter des histoires à leurs enfants. Celles de « l’urban jungle », les villes dans lesquelles nous jouons nos conditions de survie, petits et grands. Car là-dedans, c’est nous ! Pauvres monades perdues dans l’immensité des lieux, individus constituant l’unité de référence du social (avec ses codes bien déterminés). Tout ça étant, cela va s’en dire, issu de la société « démocratique ». Une société agitée par le principe de consommation, de sur-référant, et d’érection (vivez-vous au milieu de tours ?). Et tout semble devoir être consommé, y compris un plan de ville. Un service comme un autre, me direz-vous ? Oui, mais… songeons un instant à son pouvoir de dégradation irrémédiable. A ce titre, la ville se voit attribuer un autre statut, et les architectes-bâtisseurs d’autres vertus : celles du crime organisé.
Face à ça, la réponse tragi-comique, et un peu tardive, de quelques auteurs. Mme Bertrand et M. Rey sont de deux-là. Maintenant que le Mal est fait, autant être désinvolte et en parler librement. Qui sait ? Les nouvelles générations pourront toujours en faire quelque chose. Sous leurs énoncés anti-commerciaux, l’enjeu politique pointe le bout de son nez (mais peut-on véritablement différencier l’un de l’autre ?). Dommage que le propos se résume à des choses déjà entendues. Ceci dit, cette politique à l’usage de tous devrait ravir son monde. Petits et grands. Mais de quoi sera fait leurs lendemains ? L’éternel retour du même ? Béton-Verre-Prêt-à-consommer-Bel-Air-Autres-Directions ? A vous de choisir…