Chez ce peuple définitivement excellent (pour ses mœurs, sa conduite, sa bière, son rugby, ses femmes, etc.) -nous parlons des Irlandais-, il n’a y rien à jeter, si ce n’est cette propension, bien agaçante pour un modeste français, à vouloir rire de son voisin, où à le maltraiter. Souvent de manière bonhomme, mais parfois avec les armes. Ce fut fréquemment le cas vis à vis de ses concitoyens, ce qui est plus regrettable. Enfin, cette période semble révolue. C’est un soulagement. Car à voir le comportement si peu belliqueux de son jeune peuple, comme dit le dicton, tous les espoirs sont -enfin- permis. Cette publication le prouve assez bien.
Mais revenons aux déchirures qui émaillèrent son Histoire. Chapitre 1 : Les deux Irlande. Ou comment le Nord, conquis par les trublions d’anglais, plus industrialisé, commença ses visées expansionnistes. Chapitre 2 : Le Home rule. Ou comment quelques grands hommes prirent en mains le destin d’une communauté soucieuse de son autonomie ; conséquence de quoi, l’Ulster répliqua. Chapitre 3 : L’Insurrection de Pâques 1916. Ou comment les Irish Volunteers mirent à mal l’occupation anglaise alors que l’autonomie était enfin entrée en vigueur. Chapitre 4 : Le Prix de l’indépendance. Ou comment le Sinn Féin prit son envol, et l’IRA s’occupa d’objectifs stratégiques, ce qui occasionna quelques troubles. Chapitre 5 : Arrangements et compromis. Ou comment, grâce à la trêve, une nation renaît par sa culture. Chapitre 6 : L’Irlande indépendante. Ou comment, tout en maintenant ses traditions, un peuple sort peu à peu de sa torpeur. Chapitre 7 : Irlande du Nord. Ou comment certains clivages semblent irréductibles. Saleté de dimanche ensanglanté ! Chapitre 8 : L’Irlande aujourd’hui. Ou comment sortir de l’impasse. Les belliqueux appartenant au passé.
S’il vous prend l’envie de consulter cet ouvrage (remarquable par son texte et ses documents, plus douteux à certains endroits par l’équilibre de ses pages, sa maquette gentillette), vous y trouverez à peu près tout ce que la nature humaine sait faire de mieux : la guerre, la barbarie, l’emploi des techniques de guérilla. Mais aussi, parce que la nature est bonne fille avec elle, des gestes d’une beauté insoupçonnée. Le sacrifice en est un. Il est largement représenté dans ce livre.