Disciple de Sénèque et de Platon (pour son art des dialogues festifs, où la gaieté se dispute à une belle rhétorique), Le Pogge brava sa vie durant une société -celle du XVe siècle- obscure. Comme il conclut qu’il avait affaire à des fous, il se mit en quête de textes anciens susceptibles d’apporter un peu de lumière à ses contemporains. Ami des papes, il prit soin de pourfendre et de dénoncer les turpitudes du clergé (il le ridiculise dans ses Facéties), homme d’un âge avancé, il prit une jeunesse pour épouse. On s’étrangla. Ce type de frivolités n’était pas le bienvenue en un temps où la différence d’âge entre époux choquait les esprits forts en thèmes. Un dialogue s’imposait pour comprendre sa position. Le voici traduit et commenté par Véronique Bruez dans une langue élégante et vive.
Ce chasseur de trésors (on lui doit notamment la redécouverte du Satiricon) passa par le multiple (les femmes) avant de décliner ses plaisirs au singulier (La Femme). A la lecture de ces pages -auxquelles sont adjoints lettres et un discours en faveur du mariage-, on comprend mieux son engouement pour celle qui lui était destinée, Vaggia de Buondelmonti, beauté florentine qui en croire l’auteur possédait plus d’un argument et des attributs non négligeables. Il n’eut, malheureusement, pas la chance de voir réaliser tout ce qu’il espérait de cette union : son épouse mourut quelques mois avant lui.