Connor McKnight, chroniqueur mondain dans un magazine féminin new-yorkais, vient de se faire congédier par sa compagne Philomena, mannequin dont la beauté n’a d’égal que la fourberie. Il cherche en vain le réconfort auprès d’une sœur anorexique qui consacre ses loisirs à l’automutilation et au recensement systématique des actes de barbarie contemporains, et auprès d’un ami écrivain, végétarien fanatique à tendance dépressive, trop occupé à récupérer la garde légale de son chien. Glamour attitude est le journal intime, drôle et amer, de ce journaliste désabusé, le récit de ses rencontres avec les idoles de cette fin de millénaire, les mannequins et les stars de cinéma, qui lui inspirent un mépris croissant, ainsi qu’une contagieuse et vertigineuse sensation de vacuité.
Glamour attitude évoque à la fois Annie Hall et Manhattan de Woody Allen, pour ses féroces attaques contre les pseudo-intellectuels new-yorkais, l’industrie du cinéma hollywoodien et le star-system. Mais même si le sujet est traité avec humour et intelligence, il a aujourd’hui perdu de son originalité, et sent un peu le réchauffé. Jay MacInerney enfonce ici des portes qu’il avait déjà ouvertes avec talent dans Bright Lights, Big City et dans Trente ans et des poussières, deux de ses précédents romans. On s’attendait à ce qu’une œuvre plus substantielle succède à l’ambitieux Dernier des Savage.